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Élysée

Macron rappelle à Netanyahu son attachement à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien

Lors d'une conférence de presse commune à l'Elysée, les deux dirigeants ont redit leurs points de divergence et de convergence sur les sujets brûlants de l'accord sur le nucléaire iranien et la situation à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré le président Emmanuel Macron, mardi à l'Elysée. Les deux hommes ont ensuite donné une conférence de presse commune. Au cœur des problèmes soulevés, le nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien sur fond de crise humanitaire à Gaza. Sur l'accord portant sur le nucléaire iranien, Emmanuel Macron a voulu monter sa fermeté alors que, justement, la tournée du Premier ministre israélien vise à convaincre de créer un front commun contre l'Iran, alors que Téhéran s'apprête à augmenter sa capacité à enrichir de l'uranium. 

"J'invite tout le monde à stabiliser la situation et à ne pas céder à cette escalade parce qu'elle ne mènerait qu'à une chose, le conflit", a déclaré Emmanuel Macron.

Dans la ligne européenne qui veut sauver l'accord dont Donald Trump est sorti avec fracas le 8 mai, le président Français déclare rappelle son attachement au "maintien du JCPOA, ou en tout cas pour ceux qui ont choisi d'en sortir ou qui ne le soutiennent pas, tout équivalent". 

"On m'expliquera comment on aide à la stabilité régionale, en faisant sortir tout le monde d'un cadre qui, au moins, a permis à l'Agence internationale de l'énergie atomique d'aller surveiller des activités qu'elle ne voyait pas avant. Ou, alors, j'ai raté quelque chose? Si on pense que l'absence totale de contrôle et d'engagement vaut mieux que le cadre de 2015, je n'ai manifestement pas bien lu cet accord ou pas compris ce qu'on proposait d'autre", a ironisé Emmanuel Macron.

Macron promet "une discussion utile et franche avec Trump"

Pour autant, ce "pilier n'est pas suffisant", a continué le président. Il doit être "complété par l'après 2025". Il faut "que l'on traite des activités balistiques de l'Iran et que l'on traite de l'activité de l'Iran dans la région". "Notre souhait est d’avancer pour plus de stabilité dans la région je l’ai toujours rappelé que l'accord de 2015 n’est qu’une étape." De son côté, Benjamin Netanyahu a insisté sur la nécessité que "l'Iran quitte la Syrie, toute la Syrie". Une "position partagée, selon lui, par beaucoup de pays arabes qui se sentent menacés par l'Iran".

Evoquant son coup de fil houleux avec Donald Trump du 31 mai sur le problème des taxes douanières mises en place par les Etats-Unis, Emmanuel Macron s'est refusé à "raconter les coulisses".

"Comme le disait Bismarck, si on raconte aux gens la recette de la saucisse, pas sûr qu’ils continuent à en manger. Au G7, j’aurai une discussion utile et franche avec Trump."

Inquiétude française pour la situation à Gaza

Sur la situation à Gaza, Emmanuel Macron a redit son "inquiétude Légitime": "J’ai rappelé la position de la France, notre attachement à une solution juste et durable fondée sur deux Etats avec Jérusalem comme capitale." 

Le président a aussi fait part de sa "vive préoccupation sur menaces qui pèsent sur perspectives de paix et événements des dernières semaines". "J’ai dit le souhait de la France de s’engager plus dans la crise humanitaire aiguë à gaza avec les autres partenaires européens."

En retour le Premier ministre israélien a exposé une vision très différente de la situation. "Les manifestations n’étaient pas pacifistes, elles étaient violentes et organisées par le Hamas. Ils veulent assassiner les Israéliens, ils cherchent à pénétrer de force en Israël, ils brûlent nos prés et nos champs, ce ne sont pas des civils, mais des terroristes du Hamas", a tranché Benjamin Netanyahu.

Après Berlin et Paris, Benjamin Netanyahu se rendra mercredi à Londres, dernière étape de sa tournée européenne.

David Namias avec Julia Van Aelst