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Hollande: "Si nous avons des blessés, nous les relèverons"

François Hollande a présidé mardi matin l'hommage solennel aux trois policiers tués dans les attentats.

François Hollande a présidé mardi matin l'hommage solennel aux trois policiers tués dans les attentats. - Patrick Kovarik - AFP

"Clarissa, Franck et Ahmed sont morts pour que nous puissions vivre libres", a lancé mardi François Hollande lors de la cérémonie d'hommage solennel aux trois policiers tués par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. "Le peuple de France a donné la plus magnifique réponse qu'il soit face à l'épreuve qui l'a frappé", a-t-il poursuivi, saluant la mobilisation du week-end dernier.

François Hollande a remis mardi à titre posthume la légion d'honneur à Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe, les trois policiers tués dans les attentats de la semaine dernière. La cérémonie d'hommage de la nation avait lieu dans la cour de la Préfecture de police de Paris devant les familles endeuillées des trois victimes et de membres de Charlie Hebdo.

Après avoir passé les troupes en revue, le Président a salué les familles des victimes. François Hollande avait déjà rencontré la famille d'Ahmed Merabet dimanche. Il a longuement serré dans ses bras la mère de Clarissa Jean-Philippe, encore sous le choc. "La France toute entière partage votre douleur et votre peine", leur a assuré le chef de l'Etat. 

Le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, visiblement émus, ont également échangé quelques mots avec les familles des victimes.

"Morts pour que nous puissions vivre libres"

Puis le président a adressé un hommage solennel et appuyé aux trois policiers, prenant le temps de retracer le parcours de chacun. "Clarissa, Franck et Ahmed sont morts pour que nous puissions vivre libres", a lancé François Hollande dans un discours qu'il avait pris soin d'écrire lui-même.

François Hollande a ensuite détaillé les origines et carrières des trois policiers,et prononcé un éloge de la laïcité "qui fait que dans notre pays, toutes les croyances sont respectées, toutes les religions sont protégées, tous les citoyens, qu'ils croient ou qu'ils ne croient pas, vivent ensemble la laïcité pour laquelle Ahmed Merabet est tombé".

"La menace est encore là"

"Lui savait mieux que quiconque que l'islamisme radical n'a rien à voir avec l'islam et que le fanatisme tue des musulmans. C'est vrai en Afrique, c'est vrai en Irak, c'est vrai en Syrie. C'est vrai en France", a ajouté le chef de l'Etat. "Son sacrifice est aussi une leçon pour refuser les amalgames, pour écarter les confusions, pour repousser les stigmatisations, pour dénoncer les actes antimusulmans qui sont autant d'atteintes à la République", a-t-il encore dit en parlant de ce "Français de confession musulmane".

"La menace est encore là, de l'extérieur comme de l'intérieur", a également averti le chef de l'Etat qui a par ailleurs estimé que "nous devons être intraitables devant l'apologie du terrorisme et ceux qui s'y livrent".

"Le peuple de France a donné la plus magnifique réponse"

Dans son discours, François Hollande est également revenu sur la mobilisation historique partout en France le week-end dernier. "Le peuple de France a donné la plus magnifique réponse qu'il soit face à l'épreuve qui l'a frappé, s'est-il réjoui. Il a rendu le plus bel hommage possible à la police, à la gendarmerie et à tous eux qui assurent notre sécurité."

Hollande emprunte les mots de Malraux

En conclusion de son allocution, François Hollande a cité les mots d'André Malraux: "Sachez bien que si nous avons des blessés, nous les relèverons. Si nous avons des morts, nous les ensevelirons et nous combattrons".

Coulibaly ciblait une école juive?

François Hollande a également soulevé dans son discours l'hypothèse que l'école juive de Montrouge pourrait avoir été l'objectif d'Amedy Coulibaly, avant que Clarissa Jean-Philippe ne se mette en travers de sa route. Elle "était là pour empêcher un terroriste d'aller plus loin dans sa folie. Vers cette école située à quelques centaines de mètres qu'elle protégeait vers sa présence. L'enquête le dira", a affirmé le chef de l'Etat.

>>> Retrouvez l'intégralité du discours de François Hollande ici

Karine Lambin