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Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur BFMTV

Emmanuel Macron sur BFMTV et Mediapart dimanche 15 avril.

Emmanuel Macron sur BFMTV et Mediapart dimanche 15 avril. - BFMTV

Situation en Syrie, à Notre-Dame-des-Landes, fiscalité... Retrouvez l'essentiel de l'interview menée ce dimanche par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, de BFMTV, RMC et Mediapart.

Dimanche soir, Emmanuel Macron a accordé une interview de deux heures à BFMTV, RMC et Mediapart. Voici l'essentiel des sujets abordés.

> Syrie: "L'opération militaire a réussi"

Moins de 48 heures après les frappes françaises en Syrie, Emmanuel Macron a justifié les trois frappes, réalisées conjointement avec la Grande Bretagne et les Etats-Unis, sur trois sites de production d'armes chimiques. "Nous avons réussi l'opération sur le plan militaire", s'est félicité le chef de l'Etat.

Mais Emmanuel Macron a affirmé que "la France n'a pas déclaré la guerre au régime de Bachar al-Assad" qui défend la "légitimité" de l'action française: il parle d'un "acte de représailles", décidé "dans le respect du droit international". "Tout cela s'inscrit (...) dans une démarche qui est prioritairement la lutte contre Daesh" et "ensuite la nécessité de construire une solution politique", selon lui. Le chef de l'Etat affirme vouloir "construire la paix" en Syrie.

> Notre-Dame-des-Landes: la "colère" n'est "pas légitime"

Alors que des opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes poursuivent leur occupation de la ZAD, Emmanuel Macron a tenu à être ferme: la colère des derniers occupants "n'est pas légitime", a-t-il estimé, en rappelant que concernant l'aéroport, "une décision a été prise, il ne sera pas construit". Il prévient: "on laisse un délai complémentaire pour ceux qui portent un projet agricole. Mais à l'issue de ce délai, tout ce qui doit être évacué le sera".

> Pas de nouvel impôt d'ici la fin du quinquennat

La suppression de la taxe d'habitation ne sera pas compensée par un nouvel impôt, ni local, ni national: Emmanuel Macron en a fait la promesse dimanche soir. Il a ajouté qu'il y aurait "une baisse même en proportion de cette suppression de la taxe d'habitation", qui doit se faire progressivement.

> Vers une 2e journée de solidarité?

Emmanuel Macron a considéré qu'une deuxième journée travaillée non-payée pour financer la dépendance était "une piste intéressante". L'idée avait été lancée cette semaine par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "C'est une piste", a indiqué le chef de l'Etat. "Est-ce que ça a bien marché la dernière fois? Je ne suis pas contre, je pense que c'est une piste intéressante, il faut le regarder", a-t-il ajouté, en estimant que "ça (pouvait) être une option".

> L'Etat reprendra "totalement" la dette de la SNCF

À propos de la réforme ferroviaire qui provoque une grève des cheminots de trois mois, le président a confirmé que la dette de la SNCF, de 47 milliards d'euros selon les comptes observés, serait reprise progressivement par l'État à partir du 1er janvier 2020, et ce "totalement".

> "L'islamisme radical n'est pas l'islam"

"Cette religion est en quelque sorte nouvelle pour la République", a dit Emmanuel Macron en parlant de l'islam. "Des Français ont peur de ce fait nouveau. Mais ma conviction, c’est que pour rester unis il faut pacifier les liens entre la société et les religions. Mais cette peur se nourrit d’un fait à regarder en face: l’islamisme radical qui n’est pas l’islam". 

Emmanuel Macron a ensuite évoqué le sujet du voile, sur lequel il a refusé de donner "une réponse univoque". Interrogé sur des propos du ministre de l'Éducation, qui estime qu'un parent accompagnant ne devrait "normalement" pas porter de signe religieux, par exemple le voile pour une mère, le président a qualifié cette position de "conviction personnelle" de Jean-Michel Blanquer.

> Les passes d'armes entre Macron et Plenel

Sur la forme, les échanges entre le président de la République et le fondateur de Mediapart Edwy Plenel ont été tendus. Le bras de fer entre le journaliste et le chef de l'Etat s'est joué en trois manches: d'abord sur le rôle de chef des armées, puis sur les mouvements sociaux et la fraude fiscale. "Vos questions sont orientées", a notamment accusé Emmanuel Macron, qui s'est vu rétorquer: "Nous sommes là pour poser les questions qui sont dans les colères du pays, et elles peuvent vous déplaire, mais nous sommes là pour le faire". 

A. K.