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Union nationale: les Français et les politiques sont tentés à gauche comme à droite

Pour le second tour des régionales, Manuel Valls avait appelé à un "front républicain" (photo d'illustration)

Pour le second tour des régionales, Manuel Valls avait appelé à un "front républicain" (photo d'illustration) - Olivier Morin - AFP

Evoquée par François Hollande après les attentats du 13 novembre puis relancée avec l'arrivée du FN en tête dans trois régions à l'occasion des élections régionales, l'idée d'une union nationale entre gauche et droite tente aussi les Français. Ils sont sept sur dix à penser que ce serait "une bonne chose".

"Marquer l’unité nationale face à une telle abomination": trois jours après les attentats du 13 novembre à Paris, François Hollande avait prôné, devant le Congrès réuni à Versailles, "l’unité nationale" de la gauche et de la droite. Le lendemain, elle volait en éclat sur les bancs de l’Assemblée nationale, où l’ambiance était à l’invective entre les députés de droite et Manuel Valls.

Un mois plus tard, après les résultats des élections régionales et l’arrivée du FN au second tour dans six régions, l’idée refait surface chez les Français et chez certains membres de la classe politique. 

Valls veut rassembler les présidents de régions et le gouvernement

Manuel Valls d’abord, a affirmé le soir-même du second tour des régionales que les résultats étaient une "injonction" à "agir, sans relâche, plus vite" pour l’emploi. Il avait appelé à voter pour la droite au second tour des régionales dans trois régions (Nord Picardie, Grand Est et Paca), évoquant un "front républicain" contre le FN.

Au 20 heures de France 2 lundi, le chef du gouvernement estimait que "les Français veulent que nous travaillions ensemble, que l’intérêt général soit prédominant". Manuel Valls a aussi annoncé la "mise en place d'une conférence qui se réunira régulièrement" avec "tous les présidents de régions" et le gouvernement. 

Chez EELV, Cécile Duflot va plus loin en appelant dans Le Monde à "une coalition de transformation". L’ancienne ministre du Logement invite François Hollande à revenir "à l’esprit de 2012" en rassemblant "enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation".

"Travailler ensemble", la suggestion de Raffarin

A droite, l’idée est aussi soufflée par Jean-Pierre Raffarin. Lundi matin sur BFMTV, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a suggéré aux Républicains de "travailler avec le gouvernement car le Front national est un adversaire commun (…) on n’a pas à gouverner ensemble, simplement on peut travailler ensemble". 

Pour les Français, une union nationale serait "une bonne chose"

Du côté des Français, sept sur dix appellent à l’union nationale entre gauche et droite, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien. 68% des personnes interrogées jugent que ce serait "une bonne chose que la gauche et la droite se rapprochent pour faire des propositions communes pour la France".

La tendance est plus forte chez les sympathisants de droite et de gauche, puisque 75% d’entre eux s’expriment pour cette coalition. Une idée qui ne plaît pas à la majorité des sympathisants FN: seuls 36% y seraient favorables. 

En Nord-Picardie et en Paca, la droite s'ouvre à la gauche

Dans les régions remportées par la droite à la faveur d'un report des voix de gauche et d'une mobilisation des abstentionnistes du premier tour, Xavier Bertrand et Christian Estrosi se sont engagés à prendre en compte ces bulletins. 

En Nord-Picardie, Xavier Bertrand devrait réunir tous les trois mois les parlementaires de sa région "pour parler des grands sujets sans esprit partisan". En Paca, Christian Estrosi entend créer un "conseil territorial" et donner la parole à "toutes les forces politiques de la région qui auraient pu avoir des élus". 

Sondage Odoxa pour "Le parisien - Aujourd’hui en France", réalisé le 14 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 1007 personnes représentatif de la pop française de 18 ans et plus.

Mélanie Longuet