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Bartolone ne veut pas "d'une Ile-de-France avec un serre-tête" et raille Pécresse

L'élection en Ile-de-France s'annonce comme l'une des plus serrées dimanche prochain. Au coude-à-coude dans les sondages, les candidats PS et LR se sont échangé à distance des mots virulents alors qu'ils étaient tous les deux en meeting mercredi soir.

A couteaux tirés. Alors que les sondages les donnent au coude-à-coude pour dimanche prochain, Claude Bartolone et Valérie Pécresse se livrent à une bataille à distance de plus en plus virulente. Dans les colonnes du Parisien ce mercredi, la candidate des Républicains se disait caricaturée par son adversaire socialiste, quand ce dernier la qualifiait de "ringarde". Plus tard dans la journée, l'une dénonçait le "système Barto", la "politique à l'ancienne", quand l'autre raillait celle qui "défend Versailles, Neuilly et la race blanche", dans L'Obs.

Ce ping-pong d'amabilités s'est poursuivi dans la soirée alors que les deux candidats étaient en meeting: Valérie Pécresse à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, Claude Bartolone à Créteil, dans le Val-de-Marne. Ce dernier était entouré, notamment, d'Emmanuelle Cosse et de Pierre Laurent, les secrétaires nationaux d'EELV et du Front de gauche, mais aussi de la ministre de la Justice, Christiane Taubira. 

"Droitisation" des Républicains

Une fois l'union de la gauche affichée et défendue - "je suis fière de notre rassemblement respectueux de la démocratie et de nos différence", a insisté Emmanuelle Cosse - Claude Bartolone s'est aussi attaqué à ses deux adversaires. D'abord le Front national porté en Ile-de-France par Wallerand de Saint-Just, à coup de "No Pasaran" (ils ne passeront pas) ou "Réussissons, ils feront pschiiit", puis à Valérie Pécresse.

Donnant une vision de sa région, il a ironisé sur une Ile-de-France qui "n'est pas un serre-tête, c'est une Ile-de-France les cheveux lâchés, libre, progressiste". Défendant une gauche attachée "aux valeurs de tolérance, de solidarité, du goût de l'autre", Claude Bartolone s'en est pris, selon lui, à la droitisation des positions des Républicains. 

"En ayant les mots du FN, ils n'ont eu de cesse d'installer ce parti", a dénoncé le candidat socialiste. Ajoutant: "Cette droite n'a plus grand chose de républicain."

En vrac, Claude Bartolone cite, pour tacler son adversaire, les sorties de Nadine Morano sur la race blanche, le soutien affiché de Valérie Pécresse à la Manif pour tous et les menaces que la droite feraient poser sur l'IVG.

Bartolone "sectaire"

De l'autre côté du ring, les mots n'ont pas été beaucoup plus tendres. Les hostilités ont débuté avec Geoffroy Didier, le porte-parole de Valérie Pécresse. Reprenant les mots de langage d'ordinaire utilisé par le principal intéressé qui se définit comme un "fils de prolétaire", le membre des Républicains voit plutôt en Claude Bartolone un "prolo" mais "télégraphiste de Bernard Tapie". "C'est la gauche des milliardaires", a-t-il attaqué. 

La transition était toute trouvée pour Valérie Pécresse qui elle veut mettre fin "à 17 ans de gaspillage et de clientélisme". Devant une foule composée, entre autre, d'Edouard Balladur, Rachida Dati ou les époux Balkany, la candidate Les Républicains a dénoncé un opposant socialiste qui "dénigre, fustige, insulte ceux qui ne pensent pas comme lui; il n'y a qu'un mot pour le décrire, il est sectaire".

"M. Bartolone, nous ne vous laisserons pas abîmer l'Ile-de-France après l'avoir fait en Seine-Saint-Denis", répète-t-elle une nouvelle fois.

Justine Chevalier avec Adrien Gindre