Soupçons de fraudes au Congrès LR: Libération accuse le parti de vouloir "museler la presse"

Le quotidien Libération, qui a révélé mercredi que des adhérents fictifs avaient pris part au dernier Congrès LR, a fait savoir qu'il maintenait son enquête malgré les menaces de poursuites du parti. Il accuse le parti de droite de vouloir "museler la presse".

Le journal Libération a annoncé mercredi maintenir ses informations sur les soupçons de fraude lors du Congrès LR de décembre dernier, et le quotidien accuse le parti de "vouloir museler la presse et la liberté d'expression". Quelques heures plus tôt dans un communiqué, les Républicains ont menacé le journal de saisir la justice en vue d'une procédure en diffamation.

"Nous maintenons l’ensemble de nos informations et rappelons que nous avons mené une enquête contradictoire, comme le démontrent les nombreuses citations de responsables LR et de la direction du parti dans le texte de notre enquête", écrit le quotidien sur son site mercredi soir.

"La direction de LR n'a pas bien lu l'enquête"

Le quotidien dit aussi "s'étonner de plusieurs différences entre les réponses écrites fournies par LR en début de semaine préalablement à la publication, et celles indiquées mercredi dans ce communiqué", et reproche à la direction du parti de droite de ne pas "avoir bien lu l'enquête", car "elle mentionne les adhérents prénommés 'Douglas'. Or Libération se défend d'avoir indiqué que "le nom du chien a été modifié pour préserver l’anonymat de son propriétaire et nous n’écrivons pas qu’il a pris part au vote".

Un peu plus tôt ce jour, Libération révélait que la primaire LR de décembre 2021 avait été entachée de manoeuvres douteuses visant à gonfler le corps électoral, avec la présence d'adhérents fictifs ou décédés, voire d'un chien dans les fichiers. Des pratiques qui, sans remettre en cause la victoire de Valérie Pécresse, "questionnent la sécurité et la sincérité du scrutin".

Des accusations jugées "infondées" par LR, qui dénoncent "une pseudo enquête qui vise à délégitimer la candidate des Républicains. Pour eux, Libération "opère une confusion douteuse entre un supposé 'fichier adhérents' et la liste électorale du scrutin". Concernant le chien Douglas qui a pu voter selon le quotidien, LR s'en est défendu: "Plusieurs adhérents Les Républicains portent ce prénom. Celui cité par Libération résidant en PACA n'a pas pu prendre part au vote puisqu'il ne remplissait pas les critères demandés".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV