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Présidentielle

Retraites, Ukraine, pouvoir d'achat... Les moments forts du débat Bardella/Darmanin sur BFMTV

Gérald Darmanin et Jordan Bardella lors d'un débat sur BFMTV le 13 avril 2022

Gérald Darmanin et Jordan Bardella lors d'un débat sur BFMTV le 13 avril 2022 - BFMTV

Gérald Darmanin, soutien d'Emmanuel Macron, et Jordan Bardella, soutien de Marine Le Pen, se sont opposés lors d'un débat sur BFMTV.

Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ont débattu ce mercredi soir sur BFMTV après le premier tour de la présidentielle. Ils représentaient respectivement Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qualifiés pour le second tour prévu le 24 avril prochain, et ont donc défendu les programmes de leur candidat.

• Le RN dédiabolisé? Darmanin assure que le parti utilise une "stratégie de dissimulation"

Jordan Bardella a rejeté - comme le fait Marine Le Pen depuis plusieurs années - le terme "d’extrême droite" pour qualifier le Rassemblement national. "Derrière ce qualificatif, on essaye de discréditer des gens qui aiment leur pays", a-t-il assuré.

Gérald Darmanin a, de son côté, assuré que le RN était bien d’extrême droite et que Marine Le Pen avait utilisé une "stratégie de dissimulation" pour se dédiaboliser.

• Ukraine: les deux s’accordent pour parler de "crimes de guerre", mais s'opposent sur les sanctions

C'est un sujet sur lequel Gérald Darmanin et Jordan Bardella sont d'accord. Ce qui a été constaté en Ukraine ces dernières semaines, "ce sont des crimes de guerre". "Tout le monde a vu les images", a commenté le président du Rassemblement national. "À partir du moment où des civils sont ciblés, on peut parler de crimes de guerre", a-t-il poursuivi, expliquant qu’il était "fort probable" que la Russie soit responsable de ces exactions.

Gérald Darmanin s’est dit peu après satisfait que le "Rassemblement national revienne à la raison", en reprochant au parti d’extrême-droite de ne pas avoir voté en faveur des sanctions européennes contre Moscou.

"Nous avons voté la résolution globale qui réclamait des sanctions contre la Russie et qui condamnait avec la plus grande fermeté l'agression", a rétorqué Jordan Bardella. Mais, effectivement, pas d'autres textes car certains, selon l'élu RN, prévoyaient des sanctions aux "conséquences dramatiques pour le pouvoir d'achat des Français".

• Élue expulsée d’une conférence de presse: Darmanin dénonce le "mépris" de Marine Le Pen

Une élue écologiste qui a brandi une pancarte montrant Marine Le Pen et Vladimir Poutine a été traînée au sol et violemment expulsée ce mercredi après-midi d’une conférence de presse de la candidate du Rassemblement national. Marine Le Pen a mis en cause sur BFMTV "les policiers de monsieur Darmanin".

"Elle est traînée par une membre du service d’ordre de Marine Le Pen", a rétorqué le ministre - ce qu'a reconnu Jordan Bardella. Gérald Darmanin a ensuite dénoncé le "mépris" de la candidate à l'égard des forces de l'ordre. "Je ne l’ai pas entendu Marine Le Pen s'excuser auprès des policiers", a-t-il ajouté, reprochant à la candidate de "pointer du doigt" les policiers. "Croyez-moi, nous faisons confiance à la police républicaine", répond Jordan Bardella.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé plus tard au cours du débat avoir remplacé le policier qui a interpellé la militante de ses fonctions auprès de Marine Le Pen. Estimant qu'il ne pouvait plus remplir sa mission étant donné que la candidate l'a "insulté".

• Bardella et Darmanin appellent leur mère à la rescousse sur les retraites

Le député européen a défendu le projet d’une retraite à 60 ans, et à 62 ans pour ceux qui ont commencé à travailler après 20 ans. "Je pense qu’il y a des millions de Français qui font des métiers de force, difficiles, qui ont le droit d’arriver à la retraite (...) sans arriver usés par le travail", assure Jordan Bardella, parlant d’un "choix de société".

En réponse, Gérald Darmanin a exposé la situation de sa mère, "femme de ménage". En appliquant le programme de Marine Le Pen, elle devrait attendre 70 ans et deux mois pour partir à la retraite "si elle veut gagner 2000 euros net par mois", a-t-il affirmé.

Le ministre a de son côté assuré que le projet d’Emmanuel Macron de passer l’âge légal à 65 ans permettait "d’équilibrer" le régime de retraite. "Il faudra effectivement travailler un peu plus pour financer le régime de solidarité", explique Gérald Darmanin. Une réforme qualifiée de "saccage social" par Jordan Bardella.

Et l'élu RN de dénoncer un modèle "profondément injuste" en citant à son tour sa mère, "qui fait aussi des tâches très difficiles, qui a eu 60 ans il y a quelques jours et ne sait pas si elle va pouvoir partir à la retraite à la fin de l'année".

• Bardella dénonce des ministres qui se "présentent comme des Mozart de la finance"

Alors que Marine Le Pen propose de bloquer le prix de certains produits de "première nécessité" et la baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur l'énergie, Jordan Bardella assure qu’il s’agit d’un "gain considérable" pour les Français aux revenus les plus modestes

Gérald Darmanin défend de son côté l’action du gouvernement et assure que la proposition du Rassemblement national ne se répercutera pas dans les prix - un cabinet d'études économiques a estimé qu'elle représenterait en moyenne un gain de pouvoir d'achat de 13 euros par ménage.

Le ministre de l'Intérieur affirme qu'au contraire, le programme de Marine Le Pen va "entraîner la ruine" des Français. "Il faudra bien payer pour ça. (...) Vous paierez en augmentant les impôts des Français, c’est toujours comme cela que ça se passe", a estimé le ministre de l’Intérieur. "Il y a beaucoup de miel à quelques jours des élections, mais je dis aux Français: attendez le sel"

"Je pense que les Français en ont ras-le-bol de leçons de gens, qui toujours avec arrogance, se présentent comme des Mozart de la finance", a rétorqué Jordan Bardella.

• Gérald Darmanin se lève pour citer le programme de Marine Le Pen

Gérald Darmanin a accusé le Rassemblement national de vouloir faire des "économies sur l’insécurité" en réduisant de 2 milliards d’euros le budget de la police, actuellement chiffré à 7 milliards par an.

Une accusation rejetée par Jordan Bardella, malgré le fait que le ministre de l’Intérieur se soit levé pour montrer la phrase en question sur le programme de Marine Le Pen: "La forte baisse de l’immigration va permettre de faire baisser de nombreuses dépenses liées à l’insécurité, chiffrées à 2 milliards".

Anthony Audureau