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Présidentielle: visée par un rapport européen de lutte contre la fraude, Marine Le Pen "conteste"

Premier meeting d'entre deux tours de Marine Le Pen à Avignon le 14 avril 2022

Premier meeting d'entre deux tours de Marine Le Pen à Avignon le 14 avril 2022 - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP

Marine Le Pen et certains de ses proches sont accusés d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen.

Marine Le Pen (RN) et ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude (Olaf) d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen au cours de leurs mandatures d'eurodéputés, selon un nouveau rapport révélé samedi par Mediapart et remis à la justice française. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir reçu le 11 mars ce rapport, en cours d'analyse.

"Marine Le Pen le conteste. Elle conteste sans avoir accès au rapport, sans avoir accès aux éléments d'accusation. C'est une instrumentalisation, mais je ne suis malheureusement pas surpris", a dénoncé son avocat, Me Rodolphe Bosselut sur BFMTV.

Selon lui, l'enquête de l'Olaf est ouverte depuis 2016 et Marine Le Pen a été interrogée par courrier en mars 2021. Il a dénoncé une enquête "pas très conforme avec les règles les plus essentielles et les plus basiques du droit de la défense".

600.000 euros détournés?

Le nouveau rapport de l'Olaf, dont Mediapart publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches du Rassemblement national et du groupe parlementaire d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL).

L'Olaf met en cause Marine Le Pen, l'ENL et trois autres anciens députés européens: son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN. L'office les accuse d'avoir détourné environ 600.000 euros, dont il préconise le remboursement. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d'argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017.

Depuis juin 2017, Marine Le Pen est par ailleurs poursuivie dans l'enquête menée à Paris sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen d'assistants du parti. Elle est mise en examen pour "détournement de fonds publics" et "complicité" de ce délit dans le cadre de cette information judiciaire.

A.A. avec AFP