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Présidentielle : une journée avec François Bayrou

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BFMTV a suivi pendant toute la journée du samedi 10 mars François Bayrou. Le candidat du MoDem à l’élection présidentielle était en déplacement à Toulouse.

BFMTV : Comment faites-vous pour maîtriser des dossiers très différents ?

François Bayrou : C'est presque toute une vie de préparation. Ce sont des sujets qui sont au fond des grandes questions que les Français se posent. Comment vit-on ensemble ? Comment la France va-t-elle vivre dans les années qui viennent ? Aujourd’hui, nous allons parler des associations. Vous vous rendez compte qu'il y a en France 1 million d'associations. Il y a 16 millions de bénévoles. Il y a plus de 30 millions de membres, d'adhérents et il se crée en France, c'est un chiffre incroyable, 100 associations nouvelles par jour ? Cela veut dire qu’il y a dans la société française un besoin de s'organiser, de se serrer les coudes. Il y a un très grand besoin de solidarité. Dans le monde à venir, il y a un modèle de société en train de naître, un modèle fondé sur la solidarité.

BFMTV : Comment avez-vous préparé le discours que vous allez donner à Toulouse ce soir ?

François Bayrou : Il y a deux sortes de discours. Il y a les discours que j'écris et que je lis, et puis les discours où j'ai besoin d'être en phase avec les personnes en face de moi. Je les ai écrits mais je ne les lis pas. J'improvise au micro, c'est plus rapide, plus chaleureux, plus réactif, plus sincère et authentique. Toulouse c’est chez moi, ce sont les Pyrénées, le grand Sud-Ouest. C'est très important de faire passer un sentiment à mes amis sans un texte qui nous sépare.

Il a de nombreux responsables politiques qui ne se reconnaissent pas dans la manière dont Nicolas Sarkozy organise la campagne électorale et les thèmes choisis.

BFMTV : Dans quel état d'esprit êtes-vous avant le discours que vous êtes sur le point de donner ?

François Bayrou : Avant les meetings, j'ai toujours un peu le tract. Ce sont des moments très forts, très affectifs. Toulouse, c'est le Sud -Ouest, les Pyrénées, c'est le rugby, une terre que j'aime beaucoup, avec des gens que j'aime, qui sont d'une certaine manière ma famille. C'est impressionnant et en même temps c'est un moment crucial, passionnant, parce que vous sentez bien qu'il est en train de se passer des choses dans l'opinion publique. Il y a un très grand nombre de Français exaspéré à l'idée qu'on veut la contraindre à un deuxième tour décidé à l' avance. Ce ne sont absolument pas leur volonté. Il reste à leur montrer qu'il existe un scénario crédible pour éviter ce qu'ils ne veulent pas. Il faut trouver pour la France un avenir dans lequel nous serions plus unis, moins divisés avec un projet de société qui vaut la peine. C’est le thème du discours de ce soir et c'est un discours que je prononcerai sans notes, comme cela m’arrive quelque fois.

BFMTV : Pouvez-vous modifier ce discours jusqu'à la dernière minute ?

François Bayrou : Oui, jusqu'à la tribune. C’est l'avantage de parler avec toute la spontanéité d'un langage direct adressé à de vraies femmes et hommes que vous aimez. Vous pouvez à la dernière minute vous laissez emporter par une inspiration, quelque chose que vous avez envie de dire tout d'un coup. C'est beaucoup plus fort, je crois pour la salle et pour celui qui le prononce. C'est un moment de vérité précieux.

BFMTV : L'actualité politique peut-elle modifier le discours comme par exemple Jean-Louis Borloo qui ne sera pas présent au meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte ?

François Bayrou : Je vais l'évoquer. Vous voyez bien ce que cela veut dire. Il y a des millions de Français ne se reconnaissent pas dans ce que Nicolas Sarkozy est en train de leur proposer. Ils sont mal à l'aise pour des raisons profondes, et non des raisons électorales. Ils sont mal à l'aise parce que simplement ce ne sont pas leur valeur. Cela signifie que le climat est en train de changer et c'est précisément le cadre de la campagne que l'on va vivre. Je suis persuadé que nous sommes un peuple qui a besoin d’un chemin différent. Franchement remettre le PS après l'UMP alors qu'on avait mis l'UMP après le PS, ce sont les mêmes. Les Français disent que cela ne va pas et plus les jours vont avancer, plus ils vont dire que cela ne va pas et plus ils vont chercher. Nous leur proposons un chemin qui permet d'écarter les dangers qu'ils ressentent.