Présidentielle: Sandrine Rousseau démise de ses fonctions au sein de la campagne de Yannick Jadot

Après des propos tenus au Parisien, Sandrine Rousseau est exclue de la campagne de l'écologiste.

Un épisode dont se serait bien passé Yannick Jadot. Alors que Sandrine Rousseau n'a jamais caché ses divergences avec le candidat écologiste depuis sa défaite à la primaire, elle vient d'être exclue de l'équipe de campagne.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase des tensions accumulées depuis des semaines est sa position sur l'Ukraine. "À se mettre dans la roue de Macron, je ne vois pas ce qu'on gagne", peste-t-elle en privé d'après Le Parisien, estimant que Yannick Jadot ne fait pas assez entendre ses différences sur le conflit entre Moscou et Kiev.

Des reproches importants

Autre source de colère de la part de l'équipe du candidat: les reproches que Sandrine Rousseau a fait au parti concernant la candidature de Christiane Taubira. Alors que l'ex-garde des Sceaux s'est retirée ce mercredi de la course à la présidentielle, la quinquagénaire a regretté que l'écologiste n'arrondisse pas les angles avec elle, après des négociations avortées.

"On avait vraiment autre chose à faire avec eux plutôt que d’aller les soudoyer avec 150.000 boules", regrette l’entourage de Sandrine Rousseau. Selon Mediapart, Mounir Satouri, le directeur de la campagne de Yannick Jadot, a évoqué auprès des organisateurs de la Primaire populaire cette somme pour annuler le scrutin.

Penser à l'après

"Nos grands stratèges politiques sont juste nuls! Je deviens folle! Ils se plantent sur tout… C’est un gâchis", s'insurge encore la professeure d'économie de Lille, raconte Le Parisien. Il faut dire que la candidate défaite de la primaire n'est jamais parvenue à trouver sa place dans la campagne, estimant qu'elle n'était pas assez sollicitée pour accompagner le candidat lors de ses déplacements. Celle qui présidait le conseil politique de Yannick Jadot n'avait fait réunir l'instance que très rarement depuis le début de la campagne.

Face à ces tensions, Yannick Jadot a tranché. Dans un communiqué de presse, son directeur de campagne estime que les propos qu'elle a tenus dans Le Parisien "illustre son choix de faire prévaloir son expression personnelle sur le collectif", et annonce qu'elle est démise de ses fonctions.

"Elle a une nouvelle fois fait preuve de son expression personnelle", a estimé Julien Bayou sur notre antenne. Le secrétaire national d'EELV a indiqué sur BFMTV qu'"avec ses états d'âmes ou sa stratégie personnelle, elle nuisait à tous les efforts des militantes et des militants écologistes."

Contacté par BFMTV, directeur de campagne de Yannick Jadot Mounir Satouri indique que le candidat écologiste n'a pas prévu de s'entretenir avec Sandrine Rousseau.

"Jusque-là elle était à la frontière, elle n’allait jamais trop loin [...] là elle est allée trop loin. C’est beaucoup plus frontal. C’est un article d’attaque contre la campagne. C’est digne d’un opposant", a-t-il déclaré. "On a voulu rassembler les écolos & on a fait tous les efforts du monde pour que ça se passe bien [...] Cette fois elle est allée trop loin."

Cette éviction de la campagne n'est peut-être pas pour déplaire à Sandrine Rousseau. Alors qu'elle envisageait de se présenter dans le 13ème arrondissement de Paris aux législatives, les militants ont dit non lors d'un vote consultatif. Alice Coffin, proche de l'économiste, a également été mise en minorité lors des consultations internes pour les élections législatives. L'écologiste pourrait bien lancer son mouvement dans les prochaines semaines.

Marie-Pierre Bourgeois et Marie Gentric avec Hugues Garnier