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Présidentielle: pour Hidalgo, Pécresse a franchi "un Rubicon de plus" en évoquant le "grand remplacement"

Valérie Pécresse et Anne Hidalgo lors d'une cérémonie pour les médaillées olympiques de Tokyo à l'Elysée, le 13 septembre 2021

Valérie Pécresse et Anne Hidalgo lors d'une cérémonie pour les médaillées olympiques de Tokyo à l'Elysée, le 13 septembre 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

"Notre pays ne peut pas sombrer dans ces idéologies fascistes", a indiqué depuis La Martinique où elle est en déplacement Anne Hidalgo.

La candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo a estimé dimanche que sa rivale de droite Valérie Pécresse avait franchi "un Rubicon de plus" en évoquant dans son meeting "le grand remplacement", théorie complotiste relayée par le candidat d'extrême droite Eric Zemmour.

Des propos "graves"

Dans son premier grand meeting au Zenith à Paris, Valérie Pécresse a affirmé que la France était "à la croisée des chemins": "Dans 10 ans, serons-nous encore la septième puissance du monde ? Serons-nous encore une nation souveraine ou un auxiliaire des États-Unis, un comptoir de la Chine ? Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité. Ni au grand remplacement, ni au grand déclassement. Je vous appelle au sursaut".

Selon Anne Hidalgo, ces propos sont "graves". "C'est un Rubicon de plus qui est franchi par la droite, qui aurait pu être cette droite républicaine, mais qui prend une référence de l'extrême droite, le signe sans doute pour Valérie Pécresse d'une course éperdue derrière Marine Le Pen et Eric Zemmour", a estimé la candidate depuis Le Lamantin en Martinique où elle poursuit sa campagne.

"Absolument pas dans la filiation d'un Jacques Chirac"

Selon elle, Valérie Pécresse "prend un tournant extrêmement grave pour le débat politique" qui "n'est absolument pas dans la filiation d'un Jacques Chirac qui a toujours (...) posé la ligne rouge à ne pas franchir".

"Notre pays ne peut pas sombrer dans ces idéologies fascistes, fascisantes. Cette théorie du grand remplacement, on sait qu'elle a conduit au massacre en Nouvelle Zélande en 2019" dont l'auteur était un adepte, a-t-elle ajouté.

"Je le dis depuis la Martinique, la terre d'Aimé Césaire qui a porté ce message de tolérance et de reconnaissance de l'identité de l'autre, non pas pour en avoir peur mais pour en faire une force collective", a souligné Anne Hidalgo.

Interrogé sur le sujet par LCI, l'ancien candidat à la primaire LR Michel Barnier, devenu soutien de Valérie Pécresse, s'est inscrit en faux. Pour lui, Valérie Pécresse a au contraire "utilisé ce mot pour dire qu'elle n'en voulait pas. Pas de malentendu possible. Elle dit qu'elle ne veut (pas) des théories de monsieur Zemmour", a-t-il martelé.

Eric Zemmour prône la lutte contre le "grand remplacement", théorie complotiste selon laquelle les populations européennes sont remplacées par des populations non européennes.

J.F. avec AFP