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Présidentielle: ministres et élus s'activent déjà pour Macron, pas encore officiellement candidat

Plusieurs membres du gouvernement se sont exprimés ce week-end, pour affirmer leur souhait de voir le chef de l'État être candidat à sa réélection ou critiquer ses adversaires sur la ligne de départ.

Un pied dedans, un pied dehors? Emmanuel Macron n'est toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle, bien qu'il a confessé auprès des lecteurs du Parisien, début janvier, en avoir "envie". En déplacement dans le Limousin la semaine passée, le chef de l'État n'a toujours pas levé le voile sur ses intentions, bien qu'elles ne laissent que peu de place au doute.

"Je ne vais pas redire ce que j'ai déjà dit dix fois", a botté en touche le locataire de l'Élysée en Creuse.

Lancement de l'opération "Avec Vous"

Pour autant, autour d'Emmanuel Macron, ses soutiens s'activent et préparent la campagne présidentielle. Jeudi, La République en Marche (LaREM) a ainsi lancé "Avec vous 2022", une opération composée d'un site internet, de tracts ainsi que d'une campagne de communication sur les réseaux sociaux afin de promouvoir l'action d'Emmanuel Macron au sommet de l'État en donnant la parole à des Français d'horizons divers. Une nouvelle preuve, s'il en fallait, que la majorité fourbit ses armes en vue de l'échéance présidentielle.

Dans les colonnes du Parisien, Gabriel Attal a également continué à labourer le terrain en vue de la future campagne d'Emmanuel Macron. Dans un entretien mis en ligne samedi soir, le porte-parole du gouvernement s'est exprimé sabre au clair, s'avançant même sur l'opportunité d'un débat entre Emmanuel Macron et les autres candidats avant le premier tour de la présidentielle, bien que la question ne soit "pas d'actualité".

"À quoi ressemblerait ce débat de premier tour? Douze candidats cherchant pendant 1h50 leur 'moment' avec le présidaent, qui aurait dix minutes pour leur répondre. Je suis sceptique face à un tel format qui montrerait surtout un manque d'exigence démocratie", a-t-il lancé sans détour.

Le porte-parole est même allé plus loin, fustigeant une campagne qui s'apparenterait selon lui à un "sitcom qui se concentre sur les personnalités plutôt que sur les idées. (...) L'absence de débat est le fait des candidats déclarés. Ils installent une campagne de morts-vivants: tout est noir, pessimiste, nostalgique", a enfoncé Gabriel Attal.

"On se prépare"

Également dans les rangs du gouvernement, Clément Beaune a justifié ce dimanche le mouvement constaté du côté de LaREM en dépit du fait qu'Emmanuel Macron n'était pas encore à ce stade officiellement candidat.

"J'aspire à être en soutien actif du Président, j'espère qu'il sera candidat", a ainsi lancé le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, au micro du Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI ce dimanche. "C'est une option très sérieuse, il en a dit son envie", a ajouté le macroniste.

"Je ne vais pas vous mentir, nous, mouvement politique, non seulement j'en ai envie à titre collectif et personnel, mais on se prépare", a-t-il admis. "Le mouvement politique En Marche (...) veut que le président de la République soit candidat et sa responsabilité, c'est de se préparer", a-t-il également lancé. "Je serai hypocrite si je vous disais 'il se présentera un jour et on se préparera le lendemain'", a justifié Clément Beaune concernant le lancement de l'opération "Avec Vous".

Jean Castex, invité de Radio J ce dimanche matin, a lui aussi distribué les tacles à l'encontre des adversaires du chef de l'État. Le Premier ministre a ainsi jugé que Valérie Pécresse "cramait considérablement" la caisse, reprenant les propres critiques de la candidate LR, que les propos d'Éric Zemmour sur Pétain relevaient du "négationnisme" et qu'il fallait "le combattre sur le terrain politique, avec la dernière énergie", ou encore estimant que "sûrement", les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police étaient la provocation de trop.

Via les réseaux sociaux, plusieurs élus ont fait savoir qu'ils apportaient d'ores et déjà leur parrainage au chef de l'État, notamment le député LaREM du Val-de-Marne Jean-Jacques Bridey, son homologue parisien Sylvain Maillard ou encore la députée européenne Valérie Hayer, du groupe Renaissance.

Vers une campagne-éclair?

Emmanuel Macron va-t-il adopter une stratégie comparable à celle de François Mitterrand, qui en 1988 ne s'était déclaré, avec succès, candidat à sa réélection qu'un mois avant le premier tour du scrutin et avait mené une campagne éclair en vue de sa réélection?

Quoi qu'il en soit, le chef de l'État, après le Limousin la semaine passée, sera en déplacement dans le Pas-de-Calais et le Nord mercredi, où il commémorera la mémoire des 42 mineurs décédés le 27 décembre 1974 à la fosse de Saint-Amé, avant de se rendre au Louvres-Lens pour échanger avec des collégiens et lycéens. Il finira son déplacement par un crochet à Tourcoing à l'occasion de la réunion informelle des ministres européens de l'Intérieur, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne.

À ce stade, l'ancien ministre de l'Économie est toujours en tête des sondages, avec des scores culminants autour de 24% d'intentions de vote, selon notre agrégateur de sondages l'Élyséemètre. Il est suivi par Valérie Pécresse et Marine Le Pen, au coude-à-coude entre 16 et 17%.

Hugo Smague et Clarisse Martin