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Présidentielle: Emmanuel Macron plaide pour "l'émancipation" des Outre-mer

Le président Emmanuel Macron, le 9 mars 2022 à l'Elysée, à Paris

Le président Emmanuel Macron, le 9 mars 2022 à l'Elysée, à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Emmanuel Macron a détaillé son projet pour les Outre-mer, et a plaidé pour une plus grande "émancipation".

Le président-candidat Emmanuel Macron a plaidé mercredi pour "l'émancipation" des territoires ultramarins en investissant dans l'école, la santé et le développement de leur "autonomie alimentaire et énergétique" pour lutter contre le chômage.

"Il y a pas d'émancipation, d'abord, s'il n'y a pas un vrai investissement en continu dans l'école", "il n'y a pas d'émancipation réelle si on n'est pas bien soigné", et le troisième point "c'est de réussir à baisser fortement le chômage", a déclaré le candidat dans une émission d'Outre-mer la 1ère, en ligne mercredi soir.

Emmanuel Macron admet que le plein emploi dans les Outre-Mer "n'est pas atteignable d'ici cinq ans", mais il indique vouloir "aller plus vite dans la formation, développer des filières économiques locales", car ce sont des territoires qui importent encore trop leur énergie, leur alimentation.

La stratégie pour ces territoires est, selon le président sortant, "celle qui répond à la baisse du chômage, à la vie chère parce qu'elle est très liée au fait qu'on importe beaucoup trop de choses, en particulier des denrées alimentaires".

"Je n'ai pas été assez vite"

Pour atteindre l'émancipation, il faut selon lui "produire davantage" localement, faire "pivoter" et "diversifier la production" sur "des terres agricoles encore trop fléchées vers des productions historiques", comme la canne à sucre ou la banane aux Antilles. "L'autonomie alimentaire est atteignable", assure le président sortant, en particulier en Martinique, et cela passe par "mettre plus de concurrence. Là je n'ai été assez vite, pas assez fort: il faut mettre plus de concurrence pour pouvoir baisser les prix car il y a des systèmes qui sont dans les mains de trop peu", a-t-il concédé.

Du fait des "problématiques différentes" d'un territoire ultra-marin à un autre, le président-candidat doit décliner un programme pour chacun d'entre-eux dans des lettres qui seront prochainement adressées aux habitants.

"Déboulonner les statues, je déteste ce truc"

Sur le plateau d'Outre-mer la 1ère, il a évoqué la crise migratoire à Mayotte, d'où, selon lui, 100.000 clandestins ont été reconduits ou bloqués depuis cinq ans. Sur ce dossier, "on a besoin de durcir les conditions d'accès à la nationalité française et au droit pour éviter que certains ne se jouent des différences de standards socioéconomiques entre Mayotte et les Comores", dit-il.

Sur la question du chlordécone, "il faut aller au bout du chemin" en Guadeloupe et en Martinique: identifier les responsabilités", "indemniser jusqu'au bout les personnes" et notamment celles qui "ont eu à vivre dans leur chair les conséquences de ces intoxications", et "permettre aux territoires, quand c'est nécessaire, de financer la dépollution des sols car on ne peut pas le laisser à la charge des exploitants".

Enfin, sur la question de l'esclavage, il a indiqué qu'il fallait "continuer le travail de mémoire" et "regarder l'histoire en face, mais il ne faut pas vouloir l'effacer ou la réécrire". "Je suis très opposé avec ceux qui veulent déboulonner les statues, je déteste ce truc, il faut réussir à en ériger d'autres", a-t-il affirmé.

A.A. avec AFP