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Présidentielle: après avoir rejeté la Primaire populaire, LFI se félicite finalement de son soutien

Des militants font la promotion de la "Primaire populaire", le 15 janvier 2022 à Lille

Des militants font la promotion de la "Primaire populaire", le 15 janvier 2022 à Lille - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP

La Primaire populaire avait initialement désigné Christiane Taubira, qui n'a pas été en mesure de se présenter. Le collectif citoyen a apporté samedi un soutien inattendu à Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé troisième après Yannick Jadot.

Après l'agacement, les remerciements. Jean-Luc Mélenchon a engrangé ce samedi un soutien pour le moins inattendu. Après que Christiane Taubira a retiré sa candidature à la présidentielle, faute d'avoir réuni les 500 parrainages nécessaires, la Primaire populaire a annoncé par voie de communiqué choisir de "soutenir et de faire campagne pour l'Union populaire", sans toutefois écrire le nom du député des Bouches-du-Rhône.

À l'issue du vote fin janvier, Jean-Luc Mélenchon était pourtant arrivé en troisième position, après l'EELV Yannick Jadot. Si plusieurs figures "insoumises" se sont publiquement félicitées de ce ralliement inopiné, cette réaction ne coulait pas forcément de source vu les sentiments peu amènes jusque-là suscités par le processus au sein de La France insoumise (LFI).

Un processus très critiqué par LFI

Le 18 janvier dernier, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, se fendait d'un communiqué fustigeant "la prétendue 'primaire populaire'" et demandait entre autres à ce que le nom de son candidat "soit retiré de tous les supports physiques et numériques de la 'primaire populaire'".

Ce communiqué intervenait après la diffusion d'une vidéo dans laquelle l'un des porte-parole de la Primaire populaire, Samuel Grzybowski, dans laquelle ce dernier expliquait vouloir "empêcher" qu'Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot puissent avoir les 500 signatures afin qu'ils participent au vote.

Fin janvier, le député du Nord Adrien Quatennens taclait lui sur France Inter une initiative dont il n'était "pas sûr que ce soit très populaire, ni primaire, ni populaire" et la jugeait "pas très sérieuse à 70 jours d'une élection présidentielle".

Des frictions aux félicitations

Malgré les frictions passées, plusieurs personnalités insoumises, parfois les mêmes, se sont publiquement félicitées samedi du soutien de la Primaire populaire. Ainsi, sur Twitter, Manuel Bompard a revendiqué une dynamique qui s'élargissait "encore autour de la campagne de Jean-Luc Mélenchon" et souhaité la "bienvenue à tous ceux qui (voulaient) prendre leur part dans cette bataille jusqu'à la victoire".

Aussi sur le réseau social, l'eurodéputée Manon Aubry s'est fendu d'un tweet de remerciement, estimant que "quelque chose (était) en train de se passer".

À ce jour, Jean-Luc Mélenchon n'a pas personnellement communiqué sur le sujet, et cela ne semble guère à l'ordre du jour.

"Je ne trouve pas qu'il y ait de contradiction, ce sont eux qui ont changé d'avis", assume auprès de BFMTV.com Antoine Léaument, chargé de la communication numérique de Jean-Luc Mélenchon.

Pas d'incohérence à soutenir Jean-Luc Mélenchon face à Yannick Jadot arrivé deuxième? "Les deux pouvaient s'entendre potentiellement", balaye-t-il. "La primaire, on n'a jamais été favorable à ce système-là", rappelle Antoine Léaument. "Je trouve que c'était légitime de leur dire que ce n'était pas respectueux de notre démarche, tout comme de se féliciter de leur soutien aujourd'hui."

"Ce n'était pas de l'animosité, c'était les méthodes, les pratiques qu'on pointait du doigt", tempère désormais Coline Maigre, attachée de presse de Jean-Luc Mélenchon. "Maintenant, ils veulent rejoindre la campagne, tant mieux, c'est bien et on s'en félicite", dit-elle à BFMTV.com.

Au sein de la Primaire populaire, le ralliement à Jean-Luc Mélenchon divise. Si Samuel Grzybowski a expliqué dimanche dans une série de tweets son soutien au député des Bouches-du-Rhône, Mathilde Imer, autre porte-parole du mouvement, a elle annoncé lundi son départ sur Twitter, estimant que le soutien apporté à l'insoumis ne lui "sembl(ait) pas en cohérence" avec le processus.

Ce mardi, ce sont 29 soutiens qui dans une tribune parue au Journal du dimanche signifiaient leur désaccord avec le soutien à Mélenchon, parmi lesquels le réalisateur Cyril Dion et la candidate déçue à la Primaire populaire Charlotte Marchandise.

Dans le communiqué de soutien de la Primaire populaire, il avait été précisé que le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon avait été acté "après un vote du conseil d'administration" de la structure citoyenne. Arrivé deuxième du scrutin initial, le candidat écologiste Yannick Jadot s'est fendu lui d'une réaction assassine samedi, au micro de BFMTV: "Ça devient un gag", a cinglé l'eurodéputé.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV