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Présidentielle 2017: les "petits candidats" craignent pour leur temps de parole

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse le 28 août. (Photo d'illustration)

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse le 28 août. (Photo d'illustration) - Rémy GABALDA - AFP

Les deux propositions de loi du PS visant à "moderniser" les règles de la présidentielle risqueraient en réalité de menacer le temps de parole des "petits candidats", selon les intéressés.

Si Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Noël Mamère se sont montrés côte à côte mardi matin, ce n’est pas pour annoncer la création d’un nouveau mouvement politique, mais pour s’indigner ensemble d’une réforme des règles de la présidentielle qui, selon eux, les menace.

Les deux propositions de loi du PS, votées mardi après-midi, impliquent un changement au niveau des parrainages, mais c'est surtout une modification du temps de parole que craignent les "petits candidats": un "principe d’équité" doit venir remplacer la règle actuelle "d’égalité" des temps de parole des candidats, pendant la période allant de la publication de la liste des candidats au démarrage de la campagne officielle. Puis lors des deux semaines avant le premier tour, le principe d’égalité continuerait à s’appliquer.

Une pétition pour une "présidentielle ouverte"

"C'est très grave pour la démocratie: PS, LR et FN vont prendre une grande part de l'expression médiatique", s'est indigné Philippe Vigier, patron des députés UDI, lors d'une conférence de presse commune. "A une époque où on a besoin de toujours plus de démocratie, on verrouille tout comme dans une cocotte minute", a renchéri André Chassaigne au nom des députés du Front de gauche.

"Derrière il y a la volonté de supprimer le premier tour de la présidentielle, d'enfermer les Français dans le tripartisme", a dénoncé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, rappelant que "le général de Gaulle a voulu une présidentielle pour libérer les Français de l'emprise des partis".

Avec ces textes, "on a le sentiment d'un baroud d'honneur de ceux qui croient encore aux vertus de la Ve République et de la présidentielle alors qu'on est à la fin d'un cycle", a estimé Noël Mamère, aux côtés de l'ancienne ministre Cécile Duflot, qui n'a pas pris la parole. Il a mentionné les quelque 93.000 signatures à une pétition proclamant "Non à la loi de ‘modernisation’ de l'élection présidentielle #PrésidentielleOuverte", publiée sur change.org.

Avant le vote, ces députés ont appelé leurs collègues socialistes, qui pourraient être les seuls à se prononcer pour, à "faire un examen de conscience". Cette proposition de loi "organique", c'est-à-dire dédiée à l'organisation des pouvoirs publics, a été votée par 299 députés, soit plus que la majorité requise de 287 voix. Si 266 députés PS ont voté pour, elle n'a pu être adoptée que grâce à l'appui de 22 députés Les Républicains, alors que leur groupe avait appelé à l'abstention.

A. K. avec AFP