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Présidentielle

Pourquoi l'exécutif craint un retour des Gilets jaunes

Gilets jaunes à Paris (Photo d'illustration)

Gilets jaunes à Paris (Photo d'illustration) - Abdulmonam EASSA / AFP

Confronté à une hausse sans précédent des prix de l'énergie et du gaz, le gouvernement a peur d'une résurgence de la fronde sociale, à seulement 7 mois de la présidentielle.

12% d'augmentation pour les tarifs de l'électricité en début d'année prochaine, 57% de hausse pour le gaz depuis janvier dernier, des prix à la pompe qui retrouvent leur niveau d'avant-Covid...

Alors que la hausse des tarifs du carburant avait déclenché le mouvement des Gilets jaunes, l'exécutif met le paquet pour éviter qu'un tel scénario ne se reproduise.

Un JT pour rassurer

A commencer par Jean Castex qui s'est invité ce jeudi soir au 20 heures de TF1 pour présenter de nouvelles mesures pour permettre aux Français de faire face à des factures énergétiques de plus en plus lourdes.

Avec un objectif clair: ne pas perdre de temps pour éviter une explosion sociale à quelques mois de la présidentielle.

"La situation est très tendue, on la regarde avec beaucoup d'attention", confirme Jean-Charles Colas-Roy, député et référent transition pour la République en marche à BFMTV.com.

Peu de moyens possibles pour agir

Les mesures annoncées par le Premier ministre devraient concerner à la fois les ménages et les entreprises. D'après les informations du Parisien, la piste retenue par l'exécutif serait le gel des augmentations sur les tarifs réglementés jusqu'à la fin de l'année avec un rattrapage progressif au cours de l'année 2022.

"C'est bien, on montre qu'on est sur le terrain, qu'on agit et qu'on est conscient que tout ça pèse lourd dans le porte-monnaie des Français. Mais malheureusement, on n'a pas tellement de leviers à notre disposition", s'inquiète un parlementaire de la majorité.

La hausse des prix du gaz est en effet mondiale, l'amélioration de la crise sanitaire poussant à un regain de consommation électrique planétaire et la Norvège tout comme la Russie, principaux fournisseurs européens, n'arrivant pas augmenter leur livraisons.

Crainte d'un black-out qui enflammerait la situation

Cet entretien sera aussi l'occasion pour le locataire de Matignon de rappeler le dispositif Chèque énergie, lancé le 15 septembre dernier, qui offrira un montant de 100 euros à 6 millions de ménages qui se chauffent au gaz.

"100 euros, c'est bien. Mais ça ne correspond à peine qu'à 30% d'une facture de chauffage pour un ménage après les hausses de prix", estime de son côté le sénateur LR Laurent Duplomb, spécialiste de l'énergie, auprès de BFMTV.com.

"Si on a un hiver rigoureux, avec un ou deux jours de blackout énergétique et qu'en plus, vous payez de plus en plus cher vos factures, je ne vois pas comment il ne pourrait rien se passer", continue ce proche de Laurent Wauquiez, qui avait été parmi les premiers, lors des Questions au gouvernement, à avertir l'exécutif sur un risque d'explosion sociale quelques semaines avant le début des Gilets jaunes.

"Une baisse des tarifs du gaz est prévue dans les prochains mois", se rassure cependant le député Jean-Charles Colas-Roy. Les spécialistes estiment en effet que les prix devraient diminuer à l'été prochain avant un retour à la normale en 2023.

Marie-Pierre Bourgeois