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Présidentielle

Pour Hollande, Mélenchon "a des facilités qui tombent dans le simplisme"

François Hollande.

François Hollande. - Christophe Petit Tesson / POOL / AFP

Le président de la République reproche au candidat de la France insoumise ses positions sur les questions internationales et sa méthode de campagne.

Dans un extrait d’un reportage de C Politique diffusé ce dimanche, François Hollande s’en est pris à la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Interrogé sur ce qui différencie selon lui Marine Le Pen et le candidat de la France insoumise, le président commence par estimer que les deux prétendants à sa succession ne représentent "pas la même chose". De la cheffe du FN, voici ce qu’il dit:

"Jean-Marie Le Pen, le père de Marine Le Pen, je me suis opposé à lui lorsqu’il était au deuxième tour. Parce que c’était un candidat qui mettait en cause les valeurs de la République. Ça n’a pas changé dans cette famille. Et je continuerai de le faire et de le dire."

"La gauche qui permet de gouverner"

Mais il ne défend pas pour autant la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Bien au contraire. "Il ne représente pas la gauche que je considère comme celle qui permet de gouverner", commente-t-il. Avant de reprocher au fondateur du Parti de gauche "des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme".

Et François Hollande de développer, dans une attaque en règle contre les propositions de Jean-Luc Mélenchon sur la politique étrangère:

"On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de responsabilités dans les massacres chimiques en Syrie, on ne peut pas considérer que Poutine peut faire n’importe quoi, on ne peut pas sortir de l’Otan sans que ça ait des conséquences, on ne peut pas mettre en cause ce qui a été la grande construction européenne, surtout quand on se réclame de François Mitterrand."

"On fait des spectacles, on fait des shows"

Mais les orientations diplomatiques de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas seules en cause, selon le chef de l'Etat. François Hollande porte un regard tout aussi critique sur la méthode de campagne du champion de la France insoumise, qui attire les foules dans ses meetings:

"On fait des spectacles, on fait des shows sur des places publiques, on essaie d’apporter son rameau d’olivier pour montrer qu’on est pour la paix, on fait en sorte de créer des évènements de communication. Mais où sont les comparaisons utiles?".

Fillon également visé

Ce n'est pas la première fois de la campagne que le président brocarde Jean-Luc Mélenchon, parfois classé en troisième position dans les sondages. Il y a quelques jours, François Hollande avait commenté la bonne dynamique de l'eurodéputé en ces termes, auprès du Point:

"Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte."

D'une manière générale, c'est d'ailleurs l'ensemble de la campagne que François Hollande fustige:

"Je trouve que la campagne ne permet pas d’installer ce qui est pourtant l’essentiel: c’est-à-dire le débat sur les programmes, les propositions et donc les politiques qui seraient mises en œuvre au lendemain de l’élection présidentielle. On parle de quoi dans cette campagne? Des affaires, des mises en examen, des pseudo-cabinets noirs."

Une dernière réflexion à destination cette fois de François Fillon, empêtré depuis des mois dans l'affaire du "Penelopegate".

G. de V.