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Présidentielle

Masque, pass, jauges: ce que les candidats à la présidentielle vont instaurer pour leurs meetings

Meeting de la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo, le 12 décembre 2021 à Perpignan

Meeting de la candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo, le 12 décembre 2021 à Perpignan - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

La fulgurance du variant Omicron et la progression continue de la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 oblige certains candidats à revoir leurs réunions politiques à quelques mois de l'élection présidentielle.

Une épidémie qui menace la vie économique, et la vie politique. Alors que la hausse importante du nombre de cas risque de peser sur de nombreux secteurs du pays, le coronavirus vient bouleverser les plans des candidats à l'élection présidentielle.

Dernière victime en date: Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national se voit contrainte de reporter son meeting politique de Reims, initialement prévu le 16 janvier, au 5 février. Une décision actée ce lundi matin "à cause de la situation sanitaire et du pic épidémique prévu autour du 15 janvier".

Si rien n'interdit, au regard de la Constitution, la tenue de meetings politiques en cette période inédite, la campagne des candidats se voit malgré tout chamboulée voire critiquée puisque les autres événements, en intérieur ou en extérieur, se voient soumis au respect de jauges.

• Jauges, pass et masque chez LaREM

Chez les marcheurs, on suit les préconisations du gouvernement. Par la voix de son délégué général Stanislas Guerini mais aussi de celles d'autres figures du mouvement politique à l'instar de Richard Ferrand, le parti présidentiel a annoncé respecter les jauges imposées pour tout rassemblement.

Le pass sanitaire - bientôt transformé en pass vaccinal - sera également requis pour accéder aux meetings de la majorité. Celles et ceux souhaitant y assister devront enfin porter obligatoirement un masque tout au long de la réunion politique.

• Mêmes règles chez Les Républicains

Valérie Pécresse l'a assuré: elle sera "exemplaire" dans l'organisation de ses meetings. La candidats investie par les Républicains pour l'élection présidentielle suivra les règles en matière de jauge pour ses réunions politiques.

"S'il y a des jauges pour les spectacles en intérieur, il y aura des jauges dans mes meetings", a déclaré la présidente de la région Île-de-France fin décembre. "Il y aura aussi des pass, comme dans les salles de spectacle", a-t-elle également précisé.

Fin décembre, la commission des Lois de l'Assemblée a d'ailleurs adopté un amendement du député LR Guillaume Larrivé prévoyant la possibilité d'exiger un pass sanitaire aux participants de meetings politiques. L'obligation du port du masque sera aussi une condition pour assister aux rassemblements organisés par le parti de droite.

Le pass sanitaire, déjà obligatoire pour les meetings de la candidate socialiste, restera toujours requis pour accéder à ses prochains rassemblements. Anne Hidalgo appliquera "toutes les règles qui s'appliquent à la République" pour ses réunions publiques, a répété son porte-parole Mathieu Klein.

Le maire de Nancy a également rappelé que le port du masque était là encore déjà obligatoire. Enfin, selon une source proche de la candidate contactée par nos confrères de l'AFP, les jauges de 2000 ou 5000 personnes seront aussi respectées pour les meetings de la maire de Paris.

"Attention à ce que le débat démocratique ne soit pas confisqué par ce débat périphérique", a néanmoins exhorté Mathieu Klein, souhaitant plutôt débattre des "sujets de fond pour résoudre la crise sanitaire".

• En comité réduit et en extérieur chez les écologistes

Marine Tondelier, porte-parole de Yannick Jadot, a expliqué la semaine dernière que le candidat EELV et son équipe avaient prévu des "événements plus petits, en extérieur, plutôt dans des jauges réduites ou dans des formats numériques" au regard de la situation sanitaire.

S'agissant du pass sanitaire, Yannick Jadot ne l'avait pas demandé lors de son meeting de Laon (Aisne) le 11 décembre dernier. Celui qui promettait alors un meeting "exemplaire" avait toutefois fait respecter les gestes barrières aux participants de la réunion politique.

• Pas de jauge pour Roussel mais une distanciation physique

Le candidat communiste Fabien Roussel demandera à ses soutiens de présenter "la preuve d'être vacciné ou la preuve d'avoir fait un test auparavant" pour ses rassemblements. S'il n'impose pas de jauge pour ses meetings, les participants devront en outre respecter une distance de sécurité.

"Nous distribuerons un masque FFP2 à chaque personne qui rentrera dans nos meetings", a aussi déclaré le secrétaire national du PCF sur TF1.

• Ni pass ni jauge chez Mélenchon mais des FFP2

Le candidat insoumis a la même idée que le candidat communiste: la distribution de masques FFP2 à toutes les personnes assistant à ses meetings. Une décision qu'il justifie par l'efficacité accrue de ces masques par rapport aux masques chirurgicaux.

Aucune jauge ne sera toutefois instaurée pour les meetings du candidat de la France insoumise. En outre, le pass sanitaire ne sera pas non plus obligatoire pour assister aux réunions politiques. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs maintenu son meeting de Nantes, prévu le 16 janvier.

Son premier grand meeting de 2022 attendra. Marine Le Pen a pris la décision avec son équipe de campagne de reporter la réunion politique de Reims au regard de la situation sanitaire.

La candidate RN, si elle n'exige pas de pass sanitaire pour ses meetings, impose le port du masque à tous les participants. Enfin, "des jauges proportionnelles" aux salles de meetings seront mises en place, selon un cadre de la campagne interrogé par nos confrères de France Info.

• Le masque, seule obligation pour Zemmour

Pas de jauge pour les meetings à venir du candidat d'extrême droite. "Nous n'allons rien changer à notre agenda des quatre prochains mois et nous ferons des meetings de toutes les tailles", a expliqué fin décembre Olivier Ubéda, directeur national des événements du candidat du parti Reconquête, estimant que "plus il y a de monde, mieux ce sera".

"Le Conseil constitutionnel a été très clair là-dessus: masque obligatoire et pass sanitaire recommandé. (...) Ensuite, chaque candidat fait comme il veut", rappelle-t-il.

Le port du masque sera donc obligatoire, à la différence du pass sanitaire qui ne sera que recommandé.

Anne Saurat-Dubois et Hugues Garnier