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Présidentielle

Les maires de Londres et de Genève s'insurgent contre la venue de Zemmour dans leur ville

La tournée du polémiste à l'internationale s'annonce compliquée. Alors que l'essayiste arrive ce vendredi à Londres, le maire de la capitale refuse d'accueillir "ceux qui incitent à la haine". La maire de Genève lui envoie le même message.

La tournée d'Éric Zemmour à l'international s'avère compliquée, et son déplacement au Royaume-Uni vire au chemin de croix. Après avoir subi une annulation de la part de la Royal institution à Londres qui devait accueillir ce vendredi une séance de dédicaces, le maire de la capitale britannique a jugé l'écrivain persona non grata.

"Je veux être clair. La force de notre ville est sa diversité. Alors ceux qui souhaitent diviser nos communautés et inciter à la haine contre des gens à cause de leur couleur de peau ou de leur religion ne sont pas les bienvenus dans notre ville", a ainsi déclaré Sadiq Khan, lors d'un conseil municipal ce jeudi.

Premier musulman à diriger une capitale européenne, le maire travailliste, fils d'immigrés pakistanais, a d'abord été élu en 2016 avant de gagner à nouveau en 2021. Il a succédé à Boris Johnson, qu'il a accusé à plusieurs reprises d'alimenter "les guerres culturelles".

La situation devrait être tout aussi compliquée la semaine prochaine pour le déplacement de l'essayiste à Genève. "Sur le principe, sa présence n'est pas la bienvenue. Elle n'est, en tout cas, pas opportune dans un lieu géré par la ville de Genève", a estimé la maire, Frédérique Perlier, sur les antennes de la RTS.

Genève ne veut pas être "complice"

"(Sa présence) ferait, d'une part, la démonstration que la ville de Genève serait complice de la propagation de ses messages haineux. Ce serait, d'autre part, contraire aux valeurs défendues par la ville de Genève, dans le cadre de ses politiques publiques. Nous serions donc en totale contradiction", a encore jugé l'élue suisse.

Les sondages ne devraient pas non plus mettre du baume au coeur au journaliste en congé du Figaro. Il perd deux points dans le sondage Elabe pour BFMTV et l'Express et 4 points dans le baromètre de popularité des personnalités politiques d'Ipsos pour Le Point. C'est la première fois depuis le mois de septembre que sa dynamique sondagère marque un coup d'arrêt.

L'entourage du polémiste, lui, refuse de broyer du noir. "C'est tout sauf un coup d'arrêt", a avancé Denis Cieslik, membre des "amis d'Éric Zemmour", sur notre antenne.

Marie-Pierre Bourgeois