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Présidentielle

"L'étendard d'aucun parti": la marque Kärcher se paie une pub pour ne plus être mêlée au débat politique

Le logo de l'entreprise Kärcher.

Le logo de l'entreprise Kärcher. - Wikimedia

Dans Le Figaro de ce jeudi, l'entreprise assure réclame la fin de son utilisation dans le débat politique, après que Valérie Pécresse a affirmé vouloir "ressortir le Kärcher de la cave" pour lutter contre l'insécurité. En 2020 déjà, elle achetait des encarts publicitaires pour nettoyer son image.

Référence récurente de la droite, la marque Kärcher préfèrerait se faire oublier. En page 3 du Figaro de ce jeudi, l'entreprise qui fabrique les célèbres nettoyeurs à haute pression proteste vivement contre le fait d'être associé "à la violence et l'insécurité, alors que l'entreprise se dédie au nettoyage".

"La marque Kärcher n'est l'étendard d'aucun parti politique, mais la propriété exclusive des sociétés Kärcher", est-il écrit.

Dans un communiqué publié mardi, le fabricant protestait contre les propos "déplacés" de Valérie Pécresse. La candidate des Républicains à la présidentielle a affirmé le 6 janvier vouloir "ressortir le Kärcher de la cave" pour "nettoyer les quartiers".

"Je vais ressortir le Kärcher de la cave. Cela fait dix ans qu'il y est et il est temps de l'utiliser. Il s'agit de remettre de l'ordre dans la rue", a-elle déclaré.

Des encarts publicitaires déjà achetés en 2020

Ce n'est pas la première fois que le groupe exprime son ras-le-bol. En 2010, Kärcher avait déjà protesté lorsque Fadela Amara, secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, avait utilisé ce terme, rapporte Libération. Mais c'est l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy qui avait employé cette formule pour la première fois en 2005, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, à la Courneuve.

"On va nettoyer, au propre comme au figuré, la cité des 4000", avait-il lancé.

La marque a été victime d’antonomase, explique Libération. Soit un phénomène linguistique par lequel un nom de marque est employé progressivement comme un nom commun par la population.

L’entreprise, dont le chiffre d’affaires a atteint les 2,7 milliards d’euros dans le monde en 2020, souhaite donc éviter le salissement de son image. Dans Le Figaro, elle explique défendre "des valeurs citoyennes fortes, notamment en menant une politique active de mécenat culturel", donnant l'exemple du nettoyage de l'obélisque de la Concorde.

En 2020, Kärcher avait déjà acheté des encarts publicitaires dans plusieurs journaux, notamment Vosges Matin comme le montre la photo ci-dessus. Le fabriquant souhaitait alors "balayer son nom du discours politique" et détaillait l'ensemble de ses actions en matière de restauration de monuments. Ainsi que ses engagements "en matière de développement durable". De quoi afficher une image très propre.

Nina Jackowski