Éric Zemmour évoque les "138" victimes du 13-Novembre 2015 lors de son discours à Cannes

Évoquant les attentats du 13-Novembre, Éric Zemmour a parlé de "138" victimes, lors de son discours à Cannes. Or, le bilan est de 131 morts, en comptant le suicide d'un survivant deux ans après l'attaque.

Dans son discours à Cannes, Éric Zemmour a proposé de rétablir la peine de perpétuité réelle, en citant notamment l'exemple de Salah Abdeslam, "complice du massacre de 138 de nos enfants". Un chiffre qui ne correspond pas à la réalité des faits, puisque 130 personnes sont mortes lors des attentats du 13-Novembre, et qu'un survivant s'est suicidé deux ans plus tard.

La séquence est intervenue juste avant un hommage prononcé à Patrick Jardin, père d'une des victimes du Bataclan, qui a régulièrement attiré l'attention des médias pour ses prises de position publiques à l'encontre des musulmans et de "l'islamisation de la France".

Pas la première imprécision

Ce n'est pas la première fois qu'Éric Zemmour se montre peu précis sur le sujet des victimes du terrorisme. Lors d'une prise de parole en septembre, alors qu'il est au cœur d'une polémique, l'éditorialiste avait écorché à plusieurs reprises le nom de la famille Sandler, dont trois membres ont été assassinés par Mohammed Merah, en prononçant "Santander". Auparavant, il leur avait reproché de vivre comme des "étrangers", car les trois victimes étaient enterrées en Israël.

Ces imprécisions successives ne vont pas calmer les relations entre les associations de victimes du terrorisme et Éric Zemmour. Le 13 novembre dernier, lors d'un hommage, le candidat avait reproché à François Hollande de ne pas avoir "protégé les Français" en ne stoppant pas l'immigration dans le pays. "Vous êtes un profanateur de sépultures", lui avait rétorqué Arthur Dénouveaux, président de l'association Life for Paris, sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué, l'association avait dénoncé une "instrumentalisation politicienne des victimes des attentats". "Il a abîmé la mémoire des 90 personnes décédées au Bataclan", pouvait-on lire.

Anthony Audureau