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Présidentielle

Éric Zemmour évoque à nouveau ses propos condamnés sur les délinquants "arabes et noirs"

Le candidat à la présidentielle - crédité de 10% des intentions de vote dans notre dernier sondage Elabe - a jugé ce mardi soir qu'"aujourd'hui, toute la France est d'accord" avec lui, "10 ans après" sa condamnation pour appel à la haine raciale.

Éric Zemmour persiste. Interrogé sur les polémiques qui ont émaillé sa campagne présidentielle, le candidat de Reconquête - en perte de vitesse ces dernières semaines - a repris ce mardi soir une phrase qui lui déjà avait valu une condamnation pour provocation à la haine raciale en 2011.

"Il y a 10 ans, j'ai été condamné pour ma fameuse phrase 'la plupart des délinquants sont arabes et noirs'. Aujourd'hui, toute la France est d'accord avec moi, 10 ans après", a assuré l'ancien journaliste du Figaro lors d'une soirée organisée par l'hebdomadaire Valeurs actuelles au Palais des sports de Paris, sous les applaudissements de la salle.

En mars 2010, celui qui était alors éditorialiste avait suscité un tollé dans l'émission Salut les Terriens en déclarant que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait".

En février 2011, le tribunal correctionnel de Paris l'avait reconnu coupable de provocation à la haine raciale, lui infligeant 1000 euros d'amende tout en le relaxant des poursuites pour diffamation. Éric Zemmour n'avait alors pas fait appel, rendant sa condamnation définitive. Le candidat d'extrême droite a également été condamné à 10.000 euros d'amende le 17 janvier dernier pour ses propos sur les mineurs isolés, qu'il avait qualifiés d'"assassins" et de "violeurs".

"Je n'ai pas 10 ans pour attendre que les gens me donnent raison"

Cette sortie devant les lecteurs de Valeurs actuelles fait suite à une question sur son attitude après ses récents propos polémiques sur les réfugiés ukrainiens et la scolarisation des enfants handicapés, pour lesquels il assure avoir reçu "des milliers de lettres" de soutien. Sur ces questions, et contrairement selon lui à ses propos sur les délinquants "arabes et noirs", "je n'ai pas 10 ans pour attendre que les gens me donnent raison, j'ai que quelques jours".

"La campagne s'achève là, en avril. Donc il faut que j'explique encore parce que j'ai des adversaires qui passent leur temps à mentir sur moi, sans aucun scrupule. Donc il faut que je fasse contre-poids et que je me batte avec les armes qui me sont données", s'est encore justifié le candidat ce mardi soir.

Ces propos s'inscrivent également dans une stratégie de radicalisation exacerbée à 19 jours du premier tour. Alors qu'il ne récolte plus que 10% des intentions de vote dans le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express, le candidat a proposé lundi soir un ministère de la "remigration" - concept issu des milieux identitaires - pour "faire repartir un million d'étrangers en 5 ans grâce à des charters". Cette proposition ne figurait pas, jusqu'ici dans son programme.

Marie-Pierre Bourgeois