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Présidentielle

"Petite, j'ai connu la violence politique": la parenthèse intimiste de Marine Le Pen en fin de meeting

Dans une volonté claire de se rapprocher de ses électeurs, la candidate du Rassemblement national a évoqué plusieurs événements de sa vie personnelle, dont certains souvenirs douloureux.

Briser la glace. Lors de son meeting tenu ce samedi à Reims, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a divisé son discours en deux parties. La première comportait ses grandes mesures en cas d'élection, mais également de nombreuses critiques à l'encontre de l'actuel président de la République, celle-ci qualifiant de "chaos" son mandat.

"On m'a fait payer"

Puis, la finaliste de l'élection présidentielle de 2017 a ouvert une parenthèse bien plus personnelle, au cours de laquelle elle est revenue sur son parcours personnel et son passé familial, levant le voile sur son intimité.

"Du plus loin que mes souvenirs me portent, la politique fait partie de mon existence. Un père pris dans les tourbillons des engagements, que je voyais trop rarement, une famille un peu particulière où les idées, l’action, le combat politique, rythmaient la vie", commence-t-elle.

Pour la fille de Jean-Marie Le Pen, cet engagement familial lui a fait connaître très jeune "la violence politique", "que l’esprit d’une enfant insouciante ne peut pas vraiment comprendre."

"J’ai l’habitude de dire que j’ai escaladé la politique par la face nord. Très vite j’ai connu la violence politique quand j’étais petite fille à l’école, on m’a fait payer l’engagement de mon père. Des persécutions que l’esprit d’une enfant insouciante ne peut pas vraiment comprendre. Des persécutions qui me font honnie toute idée de discrimination, j’en mesure l’injustice, j’en mesure la souffrance", détaille-t-elle.

"Et puis, il y a eu cet attentat"

Puis, Marine Le Pen a également évoqué l'attentat dont sa famille a été victime dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976 à Paris. Ce jour-là plusieurs explosifs sont placés à proximité de leur domicile du XVe arrondissement de la capitale.

"Et puis, il y a eu cet attentat, j’avais 8 ans. Le silence d’abord, le silence de l’explosion, qui rend sourd, puis la fumée, les voix qui appellent, les éclats de verre. Le sentiment de n’avoir plus rien sous nos pieds que nos petits lits d’enfants dans le vide", se remémore-t-elle, visiblement émue.

La canddiate a encore plus évoqué sa vie personnelle et ses "expériences."

"Je suis devenue maman, vite, une famille nombreuse, vite. Trois enfants en moins d’un an, je prends le pari dans la salle. Des enfants merveilleux, à qui j’ai plus tard dédicacé mon livre, mes enfants qui comprendront un jour que le temps que je n’ai pas passé avec eux, je l’ai quand même dépensé pour eux."

À l'antenne de BFMTV, la candidate du Rassemblement national a expliqué les raisons pour lesquelles elle avait fait le choix de cette fin de meeting plus intimiste.

"Je pense qu’une élection c’est une rencontre entre un homme ou une femme et un peuple. Il faut être capable de briser son armure, montre qui l’on est comme personne, c’est montrer qui on sera comme dirigeant. J’ai combattu ma pudeur pour montrer qui je suis", explique-t-elle.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV