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Présidentielle

Chasses traditionnelles, délit d'entrave: Macron présente ses promesses aux chasseurs avant la présidentielle

Image d'illustration - Des chasseurs portant des fusils et des gilets orange

Image d'illustration - Des chasseurs portant des fusils et des gilets orange - AFP

"Durant les cinq années écoulées, nous avons eu un dialogue régulier, franc et constructif", écrit le président de la République dans sa lettre, qui comporte plusieurs promesses pour les chasseurs.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui se présente à sa réélection, a envoyé au président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen une lettre datée du 6 avril, et publiée par la Fédération du Pas-de-Calais, dans laquelle il les assure de son soutien et fait plusieurs promesses.

"Votre passion pour la chasse est le révélateur d'un attachement profond, séculaire, à la ruralité, à ses traditions, à son environnement et à ses paysages", écrit Emmanuel Macron, ajoutant que "durant les cinq années écoulées, nous avons eu un dialogue régulier, franc et constructif".

Des "financements exceptionnels" pour la chasse

Le candidat LaREM rappelle dans un premier temps des mesures prises pendant son quinquennat qui sont allées dans le sens des chasseurs, citant par exemple "l'élargissement des missions de vos fédérations" ou la "mise en place de l'écocontribution".

Il met en avant également des propositions qui seraient travaillées s'il est réélu. Il promet ainsi des "financements exceptionnels" pour compenser l'actuelle "hausse du prix des matières premières agricoles", parle "d'étendre les périodes de prélèvement" pour la chasse à l'oie cendrée en France, et se prononce pour les chasses traditionnelles.

Fin 2021, le Conseil d'État avait suspendu des arrêtés gouvernementaux autorisant la chasse de certains oiseaux en France, car ces autorisations risquaient de contrevenir au droit européen, et qu'il existait ainsi "un doute sérieux quant à leur légalité". Emmanuel Macron explique dans sa lettre avoir demandé "au gouvernement de reprendre des arrêtés, qui sont en cours d'examen au Conseil d'État, car je suis convaincu qu'ils sont conformes au droit européen".

Les chasses traditionnelles "font partie du patrimoine et de l'histoire de nos territoires. Les prélèvements, en très petite quantité, ne représentent pas une menace pour la biodiversité et les populations d'oiseaux, et font l'objet de quotas très stricts", écrit le président de la République.

D'autre part, il se déclare en faveur du délit d'entrave rural, "nous devons l'instaurer", écrit-il en fin de lettre. Il s'agirait avec ce délit de sanctionner les personnes entravant une activité légale pratiquée par les chasseurs ou les agriculteurs.

Une "lettre d'amour"

Plusieurs associations de protection des animaux ont dénoncé cette lettre et ce qu'elle contient. La ligue de Protection des oiseaux parle d'une "lettre d'amour" envoyée aux chasseurs, ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) décrit "trois pleines pages de charme" et pointe du doigt le "mépris permanent affiché [par Emmanuel Macron] à l’encontre des ONG qui s’attaquent de front à la crise climatique et écologique".

Dans sa lettre, le président sortant souligne de même plusieurs limites de la chasse: "nous devons être capables d'arrêter une chasse quand une espèce est menacée", déclare-t-il par exemple. D'autre part, il "reste encore trop d'accidents, qui tournent parfois au drame" pendant la chasse. Fin février, une adolescente de 17 ans avait ainsi tiré par accident sur une randonneuse de 25 ans, morte de ses blessures.

Toutefois, "il n'a jamais été question d'envisager l'interdiction de la chasse les week-ends et les jours fériés, car la chasse reste une activité populaire", écrit Emmanuel Macron. "C'est par le dialogue et la concertation que des solutions doivent être imaginées".

Le président de la Fédération nationale des chasseurs a déjà déclaré fin mars qu'il voterait "dès le premier tour" pour Emmanuel Macron.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV