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Présidentielle

"Ces humiliations subies en silence": Valérie Pécresse tente de fendre l'armure lors de son premier meeting

La candidate des LR a tenté de changer son image au Zénith de Paris, énumérant les "épreuves de sa vie". "Je n'ai hérité d'aucun poste, aucun parti", a insisté la représentante de la droite.

S'humaniser pour convaincre. Pour son premier meeting de campagne, Valérie Pécresse a choisi de se raconter. En toute fin de discours au Zénith de la Villette, la candidate a évoqué son couple, ses enfants, "ses douleurs". Il y avait urgence. Seuls 33% des Français la trouvent proche de leurs préoccupations. La candidate s'astreint pourtant à fendre l'armure depuis plusieurs semaines.

Pour donner de la chair à son parcours d'énarque, la patronne de la Région Île-de-France a d'abord tenu à parler de son père, professeur d'université.

"J'étais d'Artagnan"

"Il m'a donné l'amour de la France mais aussi le goût du travail et de la lecture. A cette époque-là, le mot héros ne s'écrivait pas au féminin (...). J'étais Cyrano, d'Artagnan, le Hussard sur le toit", a expliqué la candidate qui n'a pas manqué de rappeler qu'elle était née un 14-Juillet.

La représentante de la droite a ensuite tenu à expliquer son parcours professionnel. Après les bancs d'HEC dans les années 1990, elle a préparé dans le plus grand secret le concours de l'ENA.

"Pour devenir qui je suis, j'ai dû bousculer, renoncer à la voie tracée de la finance pour choisir le service de l'État. Je voulais donner un supplément d'âme à ma vie (...). A cette époque, je vivais la vie des jeunes femmes avec ces promesses d'émancipation mais aussi ces humiliations subies en silence, celle de se voir refuser 2 emplois parce que j'étais enceinte, celle du harcèlement des petits chefs, celle du frotteur du métro, celle des agressions sexuelles", a encore avancé l'élue francilienne pour raconter son passage au Conseil d'État.

"A contre-courant"

Ce récit de vie qui évoque des moments qu'elle n'avait encore jamais abordé passe sous silence sa jeunesse, entre Neuilly-sur-Seine et le 16ème arrondissement.

"J'ai rejoint Jacques Chirac à l'Elysée, au lendemain de la dissolution ratée en 1997 quand il était seul et abandonné. C'était un suicide professionnel. Qu'importe, moi j'y croyais. J'étais à contre-courant, libre déjà (...) Je n'ai hérité d'aucun poste, aucun parti", a ensuite expliqué la candidate.

L'élue francilienne a enfin rendu un hommage très appuyé à sa famille

"Il paraît que les familles heureuses n'ont pas d'histoires. Alors la mienne a été heureuse mais avec ces épreuves que toutes les familles doivent surmonter. Elle a aussi reçu des coups d'une rare violence, des coups qui en réalité m'étaient destinés. Ces cicatrices n'appartiennent qu'à moi et à ma famille", avance encore Valérie Pécresse.

"Jamais tout ce chemin sans Jérôme"

En 2016, l'un de ses fils a été arrêté pour détention de drogues. La présidente de région a dit même regretter dans son livre Et c'est cela qui changea tout de ne pas avoir gardé son nom de jeune fille pour protéger ses trois enfants de la violence qui entoure la politique.

"Je n'aurai jamais fait tout ce chemin sans le soutien et l'amour de Jerôme, mon mari et mes enfants, Baptiste, Clément et Emilie", a t-elle encore expliqué.

Autant d'éléments de sa vie qui lui font dire pour conclure le récit de ces moments personnels qu'elle est "cette femme française indompatable que rien n'arrête".

Cette séquence personnelle s'inscrit dans un contexte médiatique plus large. Début février, Le Point a dressé le portrait de son époux Jérôme Pécresse. Le dirigeant branche énergies renouvelables de l'une des plus grosses entreprises au monde a raconté l'organisation de son couple et de sa famille lorsque sa femme était ministre de Nicolas Sarkozy.

Marie-Pierre Bourgeois