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Législatives

Pas de gouvernement d'union nationale, ultimatum à l'opposition: ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Le chef de l'État a pris la parole ce mercredi soir, trois jours après les résultats du second tour des élections législatives et alors que la coalition présidentielle ne dispose pas de la majorité absolue.

"Nous devons apprendre à gouverner et légiférer différemment". Après deux jours de concertations avec les dirigeants de parti, Emmanuel Macron a pris la parole ce mercredi pour revenir sur les résultats des élections législatives. Un scrutin à l'issue duquel pas une seule coalition, dont celle du président, n'a obtenu de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

• Le niveau de l'abstention "nous oblige tous"

Le président a d'abord eu un mot pour le fort taux d'abstention enregistré lors du premier et du second tour des élections législatives, une situation "qui nous oblige tous".

"Voter est essentiel pour la vie de la nation, pour ses grands choix, et très clairement ce n'est plus ressenti par tous", a déclaré Emmanuel Macron alors que plus d'un électeur sur deux a boudé les urnes dimanche dernier.

• La majorité présidentielle doit "s'élargir"

Confiant ne pas pouvoir "davantage ignorer les fractures" du pays qui "expriment des inquiétudes", Emmanuel Macron a toutefois expliqué que les résultats des élections législatives "ont fait de la majorité présidentielle la première force politique de l’Assemblée nationale".

"Aucune force politique ne peut aujourd’hui faire les lois seules", a concédé le chef de l'État, "la majorité présidentielle est en effet relative, sa responsabilité est donc de s’élargir, soit en bâtissant un contrat de coalition, soit en construisant des majorités texte par texte".

• L'hypothèse d'un gouvernement d'union nationale "pas justifiée à ce jour"

Évoquée mardi soir par le député Fabien Roussel à l'issue de son entretien avec le président, Emmanuel Macron a néanmoins expliqué qu'après consultation de tous chefs de parti, "l'hypothèse d'un gouvernement d'union nationale" n'est "pas justifiée à ce jour".

"Il est possible de trouver une majorité plus large et plus claire pour agir", a ajouté le président de la République, appelant au "dépassement politique avec clarté et responsabilité face aux "querelles et postures politiciennes".

• "Pouvoir d'achat", "plein-emploi", "climat"... Le programme et le calendrier pour l'heure inchangés

"Dès cet été, il nous faudra prendre des mesures d'ugences", a déclaré Emmanuel Macron qui souhaite voir être adoptés dès cet été une loi sur le pouvoir d'achat, "de premières décisions pour le plein-emploi, des choix forts sur l'énergie et le climat, des mesures urgences pour notre santé".

"Notre pays a besoin de réformes ambitieuses", a estimé le chef de l'État.

• Un ultimatum lancé aux partis d'opposition

Emmanuel Macron a demandé "aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller".

"Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d'union et d'action pour la nation", a-t-il poursuivi. "Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller".

"Pour cela, il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l'Assemblée nationale sont prêtes à prendre: entrer dans une coalition de gouvernement et d'action ? S'engager à voter simplement certains textes ? Notre budget ? Lesquels ?", a énuméré le chef de l'État, donnant rendez-vous à son retour de Bruxelles, dans 48 heures.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV