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ÉDITO - Démission de Rugy: le départ d'"un homme seul" qui "a manqué de soutiens politiques"

"Quand mon mari était le chauffeur d’un sénateur...": les confidences insolites d'une auditrice de RMC

"Quand mon mari était le chauffeur d’un sénateur...": les confidences insolites d'une auditrice de RMC - AFP

Le ministre de la Transition écologique a donc plié ce mardi face à la pression des révélations qui s'accumulaient à son encontre. Selon nos éditorialistes politiques, la situation de François de Rugy au sein du gouvernement était devenue "intenable" et ses soutiens politiques manquaient clairement à l'appel.

Pris dans la tourmente de révélations en cascade depuis la semaine dernière, François de Rugy a démissionné du gouvernement ce mardi. Le ministre de la Transition Écologique est englué dans plusieurs affaires embarrassantes, selon Mediapart. François de Rugy est soupçonné d'avoir organisé une dizaine de dîners fastueux à l'hôtel de Lassay lorsqu'il était président de l'Assemblée, ou la participation à un dîner avec des lobbyistes du monde de l'énergie.

Par ailleurs, une "inspection" a été diligentée par le secrétaire général du gouvernement pour des travaux dans son logement de fonction, et sa directrice de cabinet a été limogée la semaine dernière en raison de son logement HLM.

Cette nouvelle démission ouvre une nouvelle période de vacance au ministère de l'Écologie, onze mois après la démission fracassante de Nicolas Hulot et alors qu'Emmanuel Macron a fait de la préservation de l'environnement l'un des marqueurs forts de la suite de son quinquennat. Nos éditorialistes Christophe Barbier et Éric Brunet analysent les raisons de ce départ.

  • Éric Brunet: "Un homme seul contre tous"
"François de Rugy est un homme qui n'a pas d'amis. On le voit aujourd'hui, il est seul contre tous et personne ne porte de parole compassionnelle à son égard. Il faut dire qu'il a passé trois décennies à militer dans des organisations écologiques, il est parti en laissant tout ceux aux côtés desquels il a milité pendant des années, qui le considéraient comme un traître. Du côté de LaREM, on le considère comme un parvenu, un nouvel arrivé tardif qui n'a jamais été considéré comme un des leurs". 
"Sa situation n'était plus tenable car il mettait dans l'embarras toute sa majorité. Néanmoins, rappelons que François de Rugy n'a pas été mis en examen. On est là face à une scandinavisation de la vie politique et c'est tant mieux! Mais certains n'évoluent pas assez vite, et beaucoup n'ont pas encore compris qu'on était dans le nouveau monde. Cette image du homard risque donc de coller aux baskets de ce gouvernement!".
  • Christophe Barbier: "Il a manqué de soutiens politiques"
"Cette démission est une surprise car la pugnacité de François de Rugy semblait croître au fil des jours, d'autant que les témoignages qui sortaient ces derniers jours tendaient à montrer que les dîners en question était des rendez-vous professionnels. Pourquoi craque-t-il aujourd'hui? Tout d'abord, Rugy a manqué de soutiens politiques, dans un tel cas il faut organiser une réponse précise et collective. Aller montrer son émotion sur un plateau de télévision comme il a pu le faire ne suffit plus. 
L'exemplarité devient la règle. Devant l'accumulation des faits et la pression de l'opinion, la pression était maximale et impossible. On voit bien que François de Rugy a craqué devant de nouvelles révélations, devant un nouveau front sur lequel il aurait eu du mal à se justifier. On est pas sur de l'illégal, mais plutôt sur un comportement non-éthique, qui déroge aux valeur de l'époque, qui est à la frugalité et à l'exigence de bien dépenser l'argent des contribuables.
Curieusement, François de Rugy avait demandé d'énormes efforts à l'institution 'Assemblée nationale'. Or il tombe aujourd'hui pour une absence de frugalité. On est donc exactement dans la lueur de l'époque."
Jeanne Bulant