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Le ministre François de Rugy démissionne

Le ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé sa démission du gouvernement ce mardi.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a présenté sa démission du gouvernement ce mardi. Il a également annoncé avoir déposé une plainte pénale en diffamation contre Mediapart. Le site d'investigation a notamment révélé des dîners fastueux que l'intéressé avait organisés à l'Hôtel de Lassay à l'époque où il était président de l'Assemblée nationale, de juin 2017 à septembre 2018.

Dans la foulée, d'autres révélations sont tombées en cascade. Il a notamment été avéré que la directrice de cabinet de François de Rugy, la préfète Nicole Klein, avait conservé un logement HLM à Paris de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus dans la capitale. Après son limogeage, le ministre a nommé lundi un remplaçant, Jack Azoulay, qui travaillera vraisemblablement auprès de celui ou celle qui remplacera François de Rugy.

"Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l'objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire - ce que chacun comprendra. La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d'assumer sereinement et efficacement la mission que m'ont confiée le Président de la République et le Premier ministre", a écrit le ministre dans un communiqué.

Surprise chez LaREM

Au sein de La République en marche, cette démission surprend quelque peu. D'une part, la pression qui reposait sur les épaules du ministre était retombée ces derniers jours. Aucun député de l'opposition n'appelait à sa démission. D'autre part, François de Rugy semblait déterminé à tenir le choc, comme en ont témoigné sa prestation émue sur BFMTV vendredi dernier et, davantage encore, l'interview qu'il a accordée au Journal du Dimanche. La prochaine étape, à savoir la vérification des dépenses engagées pour les dîners par la déontologue de l'Assemblée nationale, était attendue pour la fin du mois de juillet.

L'entourage de l'ancien écologiste, toutefois, ne se bousculait pas pour lui venir en aide. Au sein du gouvernement, peu sont sortis du bois pour justifier les mondanités de leur collègue, plongé dans la tourmente. Certains, comme Marlène Schiappa ou Benjamin Griveaux, disaient même comprendre l'indignation des Français face aux images diffusées par Mediapart, où l'on voit des homards et des vins de grand cru à la table du président de l'Assemblée nationale et de son épouse.

François de Rugy paraissait néanmoins bénéficier du soutien de l'exécutif. De Belgrade où il était en visite, Emmanuel Macron avait dit lundi soir avoir "demandé au Premier ministre d'apporter toute la clarté" sur cette affaire afin de prendre des décisions sur la base "de faits", estimant que "sinon, ça devient la République de la délation".

"Volonté de nuire, de salir"

Le numéro deux du gouvernement, qui devait présenter mardi au Sénat le projet de loi énergie et climat, s'est entretenu ce mardi matin avec Édouard Philippe. Son passage devant les députés lors des questions au gouvernement à 15 heures s'annonçait difficile. 

Le ministre estime que "depuis le début de la semaine dernière, Mediapart (l')attaque sur la base de photos volées, de ragots, d'approximations, d'éléments extérieurs à ma fonction".

"La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute. Je suis soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques", déplore François de Rugy.

Outre les dîners organisés à l'Hôtel de Lassay, l'intéressé a été contraint de justifier de coûteux travaux réalisés dans son logement de fonction au ministère. Par ailleurs, Mediapart révèle ce mardi que François de Rugy, à l'époque où il était député Europe Écologie-Les Verts, piochait dans son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à EELV en 2013 et 2014. 

Jules Pecnard avec AFP