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Bruno Roger-Petit à l'Elysée: "pas forcément un atout" pour Dominique de Villepin

La nomination du journaliste de 54 ans comme porte-parole constitue un tournant dans la communication d'Emmanuel Macron.

Rallié à Emmanuel Macron depuis le mois d'avril, Dominique de Villepin soutient toujours activement le président de la République, près de quatre mois après son arrivée à l'Elysée. Invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce mercredi, il a salué les réformes engagées par l'exécutif et évoqué "un moment décisif pour la transformation de la France", reprenant à son compte des éléments de langage du chef de l'Etat.

Interrogé sur la nomination, annoncée mardi par l'Elysée, du journaliste Bruno Roger-Petit comme porte-parole et conseiller du président, il n'a en revanche pas eu le même enthousiasme.

"Historiquement il y a toujours eu un porte-parole de l'Elysée, souvent un diplomate. Personnellement je ne suis pas sûr qu'avoir quelqu'un qui commente l'actualité du président auprès du président soit forcément un atout", a-t-il déclaré. "On verra à l'usage".

"Emmanuel Macron s'adapte"

Ce changement dans la stratégie de communication d'Emmanuel Macron, qui reposait jusque-là sur un verrouillage de la parole du président, est cependant pour Dominique de Villepin un bon signe. "Cela nous amène à une qualité d'Emmanuel Macron: il est capable de tirer les leçons quand les choses ne se passent pas comme il le souhaite", a estimé l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

"Il a montré au cours de quatre mois difficiles qu’il était capable de se métamorphoser et de changer. Il s’adapte, il a pris en compte un certain nombre de mouvements et d’insuffisances qui se font jour, sachant qu’il y a un problème de fond, qui n’est pas lié à la personnalité d’Emmanuel Macron: c’est cette triangulation du système de pouvoir", a poursuivi Dominique de Villepin.

"Comment fait-on fonctionner un président, un gouvernement et son Premier ministre et un parlement, surtout après une table rase comme celle que nous avons connue? Il y a un temps d’adaptation et ce sont ces quatre mois que nous avons vécus", a-t-il conclu, nuançant le bilan mitigé de l'exécutif en cette rentrée mouvementée.

Charlie Vandekerkhove