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Baisse de la part du nucléaire: de Rugy “déçu” que les échéances soient “sans cesse” repoussées

François de Rugy, invité de BFM Politique le 12 novembre 2017

François de Rugy, invité de BFM Politique le 12 novembre 2017 - Capture d'écran / BFMTV

Invité de BFM Politique ce dimanche, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a estimé que le nouveau recul sur le nucléaire était la cause des précédents gouvernements, qui ont "cédé à la pression d'EDF".

Quelques jours après l'annonce du gouvernement sur le recul de la baisse du nucléaire à 2030 voire 2035, au lieu de 2025, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy s'est dit ce dimanche "déçu qu’on ait depuis des années sans cesse repoussé les échéances". "Mais je pense que c'est un devoir de vérité", a-t-il ajouté au cours de l'émission BFM Politique.

"Les gouvernements ont cédé à la pression d'EDF"

Selon le député écologiste de Loire-Atlantique, la loi votée en 2015 sur la transition énergétique, qui prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité française, ne pourra être appliquée en raison de la gestion du dossier par le gouvernement précédent. 

"Nous n’avons plus que huit ans car pendant cinq ans malheureusement EDF n’a rien voulu faire, n’a rien voulu bouger, et a sans cesse repoussé. Les gouvernements ont cédé à la pression d’EDF. Et je le regrette bien car ce n’est pas une bonne façon de procéder", a-t-il expliqué. "Je pense qu’il faudra donner des instructions plus claires à EDF que ce qui a été fait pendant les 5 dernières années".

"Victoire française" sur le glyphosate

François de Rugy préférerait que le gouvernement se fixe désormais des objectifs à court terme sur la question nucléaire, et non sur quinze ou vingt ans, comme l'a fait Nicolas Hulot.

“Plutôt que de se focaliser sur des objectifs à très long terme, commençons par nous donner un objectif sur cinq ans, pour 2022, puis ensuite pour 2027.”

Le président de l'Assemblée nationale est également revenu sur le report du vote de l'Union européenne sur l'avenir du glyphosate, jugeant que la position du gouvernement français était louable.

“C’est une victoire française sur le glyphosate”, s'est-il félicité. “Ce n’était jamais arrivé qu’un Premier ministre s’engage personnellement sur la question des pesticides, en disant qu’on va en sortir d’ici trois ans car c’est une atteinte potentielle à la santé.”

Céline Penicaud