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Gouvernement

Nucléaire: pour Hulot, "beaucoup savaient que l'objectif de 2025 n'était pas atteignable"

Nicolas Hulot mercredi sur BFMTV et RMC.

Nicolas Hulot mercredi sur BFMTV et RMC. - BFMTV

Invité de BFMTV et RMC mercredi, le ministre de la Transition écologique dément tout recul sur le nucléaire.

Au lendemain de ses annonces sur le recul de la baisse du nucléaire à 2030 voire 2035, au lieu de 2025, Nicolas Hulot affirme que "beaucoup savaient que cet objectif n'était pas atteignable". "Tous les interlocuteurs que j'ai, dans mes services, à l'Ademe, chez RTE, des spécialistes de l'énergie, savaient" que ce ne serait pas possible, "sauf dans une brutalité excessive".

"Il faut regarder la faisabilité. Or jusqu'ici, on s'était fixé un totem sans se donner les moyens d'y parvenir", ajoute le ministre de la Transition écologique sur BFMTV et RMC.

"Ce qui était impossible va le devenir", assure Hulot

Nicolas Hulot défend son action et dément tout recul:

"Non on ne recule pas, on avance au contraire! Maintenant, on agit. Ce qui compte pour moi, c'est le réalisme. Ce qui compte, c'est qu'on arrête les centrales à charbon, qu'on développe les énergies renouvelables et qu'on convainque les Français d'arrêter de s'opposer aux éoliennes."

Et d'assurer une nouvelle fois que "l'objectif de 50% [de réduction de la part du nucléaire] sera maintenu, réalisé et probablement décalé dans le temps. Mais si je ne me tenais pas à cet objectif, il ne serait jamais réalisé. Les esprits sont en train de bouger", assure le ministre, "ce qui était impossible hier va le devenir".

Jadot fustige "le porte-voix des lobbies"

L'argument de Nicolas Hulot peine à convaincre ses amis écologistes. Pour l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, "le ministre de l'Ecologie reprend les arguments éculés de l'industrie nucléaire depuis des décennies: 'si vous n'avez pas de centrales nucléaires, vous avez des centrales charbon' (...) C'est totalement faux". Il poursuit: 

"Nicolas Hulot c'est un symbole extraordinaire pour les Français (...) et vous avez un ministre qui cède, les mois passant, sur les perturbateurs endocriniens, sur le Ceta, sur le glyphosate, maintenant sur la transition énergétique, qui n'avale plus des couleuvres, qui avale des boas constrictor, et qui, pire que ça aujourd'hui (...), se fait le porte-voix des lobbies".

Avant de conclure: "Quand vous êtes le ministre le plus populaire, quand vous êtes indispensable à Emmanuel Macron, vous ne pouvez pas perdre sur tous ces sujets-là".

Ariane Kujawski