BFMTV
Politique

Autonomie de la Corse: quel calendrier pour les prochains mois?

Une femme agite un drapeau corse en marge d'une manifestation pour Yvan Colonna à Bastia le 13 mars 2022.

Une femme agite un drapeau corse en marge d'une manifestation pour Yvan Colonna à Bastia le 13 mars 2022. - Pascal Pochard-Casabianca

L'autonomie de la Corse est désormais évoquée par l'Etat dans une conception qui reste toujours à définir. Le gouvernement se donne comme objectif la fin de l'année pour évoquer un premier projet.

La perspective de la fin de l'année pour définir les contours de l'avenir institutionnel, économique et social de la Corse. La question de l'autonomie de l'île de Beauté, évoquée cette semaine par le ministre de l'Intérieur, reviendra au futur président ou à la future présidente de la République, alors que l'opposition dénonce des annonces "électoralistes" du gouvernement.

"J'ai proposé que d'ici la fin de l'année 2022, nous puissions accélérer pour nous mettre d'accord sur ce que nous souhaitons sur l'évolution institutionnelle de l'île" qui pourrait aller, "peut-être, jusqu'à l'autonomie", a déclaré à la presse le nouveau Monsieur Corse du gouvernement en déplacement sur l'île pendant trois jours.

La Corse est soumise à de vives tensions qui font suite à la violente agression d'Yvan Colonna le 2 mars dernier à la prison d'Arles. Gérald Darmanin a annoncé être "prêt à aller jusqu'à l'autonomie", revendication portée jusqu'aux élus locaux. "J'ai dit que nous serions prêts à aller jusqu'au statut d'autonomie. Cela veut dire qu'à mon avis, il y a aussi d'autres étapes possible", énonçait le ministre de l'Intérieur, évoquant un cycle de "discussions" à venir.

Réserve électorale

Ces négociations, qui s'annoncent "longues et compliquées", entre le ministre et les acteurs locaux se feront désormais en dehors de l'île, le ministre n'ayant plus le droit de se déplacer en raison de la période de réserve électorale qui s'ouvre vendredi, afin de ne pas interférer avec la campagne électorale.

"On pourrait travailler tout l'été", évoque le ministre auprès de France Bleu RCFM. Gérald Darmanin propose de commencer à travailler sur ce projet "avant le premier tour de l'élection présidentielle pour montrer que la parole donnée par le gouvernement, par le président de la République et par moi-même est sérieuse".

Mais "cela ne se fera pas en deux jours", prévient-il.

Retour au calme

D'autant que Gérald Darmanin a conditionné ce dialogue et cette solution institutionnelle à un retour au calme en Corse alors que les manifestations qui ont eu lieu ces deux dernières semaines se sont soldées par de violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes.

Mercredi, au premier jour de sa visite sur l'île, le FLNC, le Front de libération national de la Corse, a menacé de reprendre la lutte devant le "déni méprisant" de l'Etat face aux aspirations du peuple corse, expliquant que "chez nous la révolte provoque l'insurrection".

Le président du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, saluant "des engagements très forts" du gouvernement en faveur de l'île, réclame lui-aussi des dates précises qui concrétiseraient ces déclarations.

L'élu autonomiste a dit vouloir souhaiter que ces engagements soient "consignés dans un document, avec un calendrier". "Dans ce cas, je pourrai considérer que nous avons posé la première pierre d'un processus historique", estime-t-il. La visite du ministre de l'Intérieur se poursuit ce jeudi et vendredi.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV