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Agriculture: Gabriel Attal admet une "forme de cohérence" de la gauche contrairement au RN

Gabriel Attal mercredi 21 février lors de sa conférence de presse pour faire le point sur les mesures accordées aux agriculteurs à trois jours du Salon de l'Agriculture

Gabriel Attal mercredi 21 février lors de sa conférence de presse pour faire le point sur les mesures accordées aux agriculteurs à trois jours du Salon de l'Agriculture - TERESA SUAREZ / POOL / AFP

Le Premier ministre a opposé ce mercredi la gauche et le Rassemblement national sur leur cohérence en matière d'agriculture.

Sur les questions agricoles, "c'est quoi le paysage politique aujourd'hui?", a interrogé de façon rhétorique Gabriel Attal à la fin de sa conférence de presse de ce mercredi censée apaiser la colère des agriculteurs.

Le Premier ministre a alors fait remarquer "la forme de cohérence des Verts et de la France insoumise".

Il a également longtemps chargé les "changements de pieds incessants" du Rassemblement national.

"Le mérite de la clarté"

"Vous avez des partis politiques, notamment les Verts, la France Insoumise qui ont une forme de cohérence", a reconnu Gabriel Attal. "Ils disent: "il faut la décroissance, il faut demander à nos agriculteurs ou leur imposer de produire moins.

Je suis en radical désaccord avec cette vision, mais ça a le mérite de la clarté et de la cohérence", a-t-il ajouté.

"Tout et son contraire"

"Vous avez de l'autre côté le Rassemblement national qui dit tout et son contraire", a ensuite fustigé le chef du gouvernement, en commençant son argumentaire par l'exemple de la Politique agricole commune (PAC).

Vivement critiqué par le RN aux Européennes de 2019, la PAC a ensuite été votée par eux au Parlement européen en 2021 avant d'être à nouveau désavouée cette année face aux agriculteurs.

"Ils disent soutenir toutes les demandes des agriculteurs, mais est-ce qu'ils soutiennent la reconnaissance de l'agriculture comme métier en tension pour faciliter le visa pour des travailleurs étrangers et saisonniers?", a également pointé Gabriel Attal.

"Je les ai jamais entendus en parler", a-t-il ironisé en renvoyant le parti à la flamme à son programme sur l'Immigration.

Pourquoi la colère des agriculteurs est-elle en train de se raviver?
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Sa charge ne s'arrête pas là: "Ils disent soutenir nos agriculteurs face aux crises mais ils n'ont pas voté la loi sur l'assurance récolte. Madame Le Pen n'était même pas dans l'hémicycle pour voter la loi Égalim".

"Moi je crois à la clarté du débat démocratique. C'est pour ça que j'ai proposé ce débat. Pour que Madame Le Pen puisse nous dire sa vision et s'expliquer sur ces changements de pieds incessants", a enfin répété le Premier ministre.

Sur X, le député RN Grégoire de Fournas n'a pas tardé à réagir: "Les macronistes ont fermé la centrale de Fessenheim et voté la fermeture de 14 réacteurs, avant finalement de voter une nouvelle loi d'accélération du nucléaire 5 ans plus tard". "Quel culot de faire la leçon aux autres avec un tel bilan!", a conclu l'élu girondin.

Le Salon de l'Agriculture ne doit pas être "une sorte d'otage politique"

Pour le Premier ministre, la confrontation avec les autres partis doit se faire en dehors des allées du Salon de l'Agriculture qui s'ouvrira samedi 24 février.

"Je ne veux pas que les partis politiques fassent du Salon une sorte d'otage politique parce que c’est le moment des agriculteurs avec les Français", a expliqué le Premier ministre à la fin de sa conférence de presse.

Tout en reconnaissant toutefois que le Parc des Expositions ce samedi était évidemment "un lieu où il peut y avoir des revendications".

Hortense de Montalivet