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Politique

Affaire Ferrand: Baroin demande des comptes à l'exécutif

Tendant un piège politique à Emmanuel Macron, François Baroin demande une réponse "au plus haut niveau du pouvoir" dans l'affaire Richard Ferrand.

"Il n’y a aucune revanche dans notre esprit, aucune volonté d’exploiter cela"; promet François Baroin, interrogé ce mardi sur l'affaire Ferrand. Ce qui n'empêche pas le chef de file des Républicains pour les élections législatives de demander à l'exécutif de s'exprimer sur la polémique qui touche Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires et secrétaire général de La République en marche accusé de conflit d'intérêts.

Le gouvernement sous pression

"On a beaucoup subi, tout le monde a beaucoup subi, et les campagnes électorales qui sont dominées par les affaires, (…) il faut que ça se termine", a jugé l'ancien chiraquien. Le sénateur de l'Aube, dont le parti est encore meurtri par l'affaire Fillon, met le gouvernement au pied du mur, mais reste prudent:

"Incontestablement, jour après jour, les révélations, les interrogations qui n’ont pas de réponse aujourd’hui, qui concernent une personnalité éminente du nouveau pouvoir en place, puisqu’il est à la fois ministre et secrétaire général d’un mouvement qui s’est mis en marche autour de la question de la transparence, justifient que désormais le pouvoir au plus haut niveau apporte les réponses. (…) Monsieur Ferrand a certainement des explications à donner, le gouvernement a certainement un accompagnement à apporter."

"Je rappelle que le parquet national financier est habilité à se saisir de sujets qui peuvent avoir un fort retentissement national et international. Il n’est pas contestable aujourd’hui qu’à quinze jours des élections législatives, l’affaire Ferrand a un retentissement national important. (…) Il faut sortir de ce silence, il faut que le garde des Sceaux et le gouvernement donnent la ligne du traitement de cette situation."

Piège politique

En l'état, le parquet national financier (PNF) et le parquet de Brest ne disposent d'aucun élément qui justifie le déclenchement d'une enquête, si bien que la demande de "clarté" du maire de Troyes ressemble fort à un piège politique, qui pousserait Emmanuel Macron et François Bayrou à se mettre en danger en se prononçant sur un dossier épineux, où ils s'exposeraient quelle que soit leur réponse.
Louis Nadau