BFMTV
Gouvernement

Sarnez est-elle la nouvelle épine dans le pied de Macron?

Alors que le projet de loi sur la moralisation de la vie publique doit être très prochainement présenté en Conseil des ministres, l'enquête préliminaire visant Marielle de Sarnez, ajoutée à l'affaire Richard Ferrand, pourrait embarrasser le chef de l'Etat.

Après l'affaire Ferrand, c'est une enquête dont Emmanuel Macron se serait sûrement bien passé. Alors que le président de la République a fait de la transparence l'une de ses priorités, notamment au moment de composer le gouvernement, de nouvelles révélations concernant cette fois-ci la ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, pourraient le mettre dans l'embarras. 

Le nom de Marielle de Sarnez cité parmi 19 eurodéputés

Le Parisien a en effet révélé lundi soir que le parquet de Paris a ouvert le 22 mars dernier une enquête préliminaire pour "abus de confiance" sur des soupçons d'emplois fictifs visant des assistants d'eurodéputés. Après une dénonciation émanant de l'eurodéputée FN Sophie Montel -dont le parti est lui-même soupçonné d'emplois fictifs au sein du Parlement européen- la justice s'est notamment saisie du cas de 19 eurodéputés, parmi lesquels figure Marielle de Sarnez, eurodéputée de 1999 à sa nomination, le 17 mai dernier, au poste de ministre des Affaires européennes du gouvernement d'Edouard Philippe.

L'enquête préliminaire doit notamment se pencher sur le rôle exact endossé par Philippine Laniesse, son ancienne collaboratrice parlementaire, par ailleurs conseillère régionale MoDem, et élue dans le 19e arrondissement de Paris. La jeune femme est aujourd'hui chargée de communication auprès de la ministre des Affaires européennes. 

"J’ai toujours respecté le règlement du Parlement européen. J’ai eu comme attachée parlementaire, basée dans ma circonscription à Paris, Philippine Laniesse six ou huit mois à temps partiel, après vérifications d’usage avec le parlement. Elle a fait son travail avant de démissionner il y a un mois", s'est défendue lundi soir Marielle de Sarnez, auprès du Parisien. Dans un communiqué transmis à l'AFP, elle martèle que la situation de son assistance a été "déclarée et vérifiée par le Parlement européen", et que son travail "a été accompagné de rapports d'activité réguliers et consultables".

Une affaire qui tombe mal

Quoi qu'il en soit, l'affaire tombe mal, pour Emmanuel Macron et son gouvernement, à l'heure où doit être présenté, dans les prochains jours, le fameux projet de loi sur la moralisation de la vie publique. Un texte dont le chef de l'Etat veut faire le "socle" de son action du quinquennat, et qui doit être présenté par le ministre de la Justice, François Bayrou, très proche de Marielle de Sarnez. 

"C'est sûr que le téléscopage de ces affaires avec le projet de loi sur la moralisation n'est pas très heureux. On s'en serait bien passé", confiait ainsi lundi une source dans un grand ministère, citée par Le Parisien

Car cette nouvelle enquête suit en effet de très près l'affaire visant un autre ministre du gouvernement d'Edouard Philippe, Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, et soutien de la première heure d'Emmanuel Macron. Celui-ci est soupçonné de favoritisme pour avoir loué des locaux à une société gérée par sa compagne, alors qu'il était directeur d'une mutuelle. Le ministre ne fait l'objet d'aucune poursuite, mais se retrouve sous le feu des critiques. Le Premier ministre Edouard Philippe a renvoyé Richard Ferrand au verdict des urnes lors des législatives. L'intéressé, lui, a exclu toute démission.

Hasard du calendrier, Marielle de Sarnez, invitée lundi matin sur BFMTV et RMC, soit quelques heures avant les révélations du Parisien la concernant, avait réagi à l'affaire Ferrand, lui apportant un soutien mesuré. "C'est son affaire", avait-elle éludé alors qu'on lui demandait s'il devait démissionner du gouvernement. 

A.S.