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Comment "En Marche!" organise la défense de Richard Ferrand

INFO BFMTV - En pleine tourmente, Richard Ferrand peut compter sur le soutien de sa formation politique. Ce mardi, "En Marche!" a envoyé à ses candidats aux législatives les éléments de langage pour commenter la polémique. Ce vendredi, ils ont même reçu une série de questions-réponses.

Depuis la parution du Canard enchaîné cette semaine, Richard Ferrand est engagé dans une polémique où il est soupçonné d'avoir fait louer des locaux appartenant à sa compagne pour l'installation d'un centre de soins à Brest par les Mutuelles de Bretagne dont il était alors directeur général. Le ministre de la Cohésion des territoires peut toutefois se consoler en constatant qu'il bénéficie du soutien d'"En Marche!". Ce mardi, le mouvement macroniste a diffusé un texte, que s'est procuré BFMTV, auprès de ses candidats investis pour les législatives. 

Richard Ferrand n'a "rien à se reprocher"

Ce texte définit la ligne du parti sur la question. Il assure que cette affaire n'est que "le fruit de la nomination récente de Richard Ferrand au ministère de la Cohésion des territoires". La formation politique n'hésite pas à parler de "dénonciations calomnieuses" poursuivant "depuis de longues années" le fidèle lieutenant du président de la République. Richard Ferrand n'aurait cependant "rien à se reprocher".

Le texte promet que la décision, survenue en 2011, a été prise "dans la pleine connaissance des liens qui unissaient Richard Ferrand et la propriétaire des locaux" par un Conseil d'administration dont le ministre aujourd'hui incriminé "n'a jamais été membre", sur la seule base de "critères de taille, de proximité des transports en commun et de budget." Pour la direction d'"En Marche!", ce choix aurait d'ailleurs pu être révoqué par les Mutuelles de Bretagne au besoin au cours de ces cinq dernières années pendant lesquelles Richard Ferrand, devenu député, n'était plus directeur général. 

Une liste de question-réponse

Cette vision de la controverse a été complétée par une série de "questions-réponses" consultée par BFMTV et envoyée aux candidats de "La République en marche". Parmi ces questions, on note tout d'abord la suivante: "Le ministre a-t-il l’intention de démissionner?". Il y est répondu: "La probité du Ministre n’est en rien remise en cause, il ne saurait donc être question de sa démission."

On s'intéresse ensuite à un appartement parisien acheté en 2013, selon les informations du Canard enchaîné, par la société civile immobilière de la conjointe de Richard Ferrand. "L’argent dégagé par cette opération a-t-il servi à acheter un appartement à Paris quelques années plus tard ?" fait mine de se demander le document. "Absolument pas, puisque le prêt contracté par la compagne de Richard Ferrand pour acheter les locaux à Brest court encore jusqu’en 2031..." signale le texte où on peut lire que le logement a été acquis au moyen d'une "mobilisation de l’épargne de la compagne de Richard Ferrand, d'une souscription d’un prêt bancaire et d'un prêt de Richard Ferrand à sa compagne."

"En Marche!" tempère l'importance de l'emploi du fils de Richard Ferrand à l'Assemblée nationale

Enfin, ces lignes rédigées par "En Marche!" font le point sur un dernier volet de l'affaire: l'emploi par le député élu dans le Finistère de son fils pendant les quatre premiers mois de l'année 2014 comme collaborateur parlementaire afin de tenir son blog et d'écrire les lettres de compte-rendu du représentant. "Concernant l’emploi du fils de RF en tant qu’assistant parlementaire: les faits sont avérés, 4 mois au SMIC de janvier à mai 2014", concède le document.

Mais celui-ci ajoute une triple justification: "Il faut souligner le côté ponctuel et mesuré (en termes de rémunération)" de cette embauche ainsi que le fait que cette pratique était "à l'époque acceptable". Il est, pour finir, rappelé que Richard Ferrand "s'est engagé à ne pas employer de membres de sa famille s'il est réélu."

Richard Ferrand est en effet candidat pour conserver son siège au Palais-Bourbon. Selon le Premier ministre, les électeurs de la 6e circonscription du Finistère s'érigeront de fait en "juges de paix" de cette polémique. Le parquet de Brest, qui serait à même de lancer une procédure, a quant à lui indiqué ce vendredi après-midi que les faits indiqués par l'hebdomadaire satirique ne permettaient pas d'ouvrir une enquête. 

Robin Verner avec Thomas Soulié