"À vouloir tout bousculer, tout s’est arrêté": Hollande étrille le bilan provisoire de Macron

Dans une interview accordée au Parisien, l'ancien président appelle l'exécutif à prendre "des mesures immédiates pour réduire les injustices fiscales" et alerte sur la possible arrivée de l'extrême droite au pouvoir en 2022.

Deux ans après son départ de l'Elysée, François Hollande conserve un regard acerbe sur la vie politique française et ne manque pas une occasion de commenter l'action de son successeur. Interrogé sur la gestion de la crise des gilets jaunes par l'exécutif et la perspective des élections européennes de mai 2019 dans les colonnes du Parisien, l'ancien président dresse un bilan sévère des deux premières années du mandat d'Emmanuel Macron, tout en appelant à "éviter les jugements définitifs".

Si l'ancien locataire de l'Elysée reconnaît que "diriger la France est un exercice difficile", il regrette que les résultats de l'action d'Emmanuel Macron au bout de deux ans ne soient bons "ni pour la vitalité économique ni pour la cohésion sociale".

"À vouloir tout bousculer, tout s’est arrêté", considère François Hollande qui appelle le jeune président à "opérer des corrections" dans les trois prochaines années de son mandat.

"Un jour, l'extrême droite arrivera au pouvoir en France"

L'ancien président de la République regrette notamment que son successeur n'ait pas su répondre "plus rapidement" à la colère des gilets jaunes, et estime que les interdictions de manifester dans certains lieux "auraient dû être prises plus tôt".

S'il reconnaît que le grand débat est "une méthode pertinente", François Hollande invite l'exécutif à prendre "des mesures immédiates" pour "réduire les injustices fiscales". Une urgence justifiée par l'essor des populismes partout en Europe et la menace que représente l'extrême droite.

"La menace vient de l’extrême droite. Je l’affirme, un jour elle arrivera au pouvoir en France. En 2022 ou plus tard… puisqu’elle prétendra que c’est la seule qui n’a pas été essayée !", alerte François Hollande, qui profite de cette interview pour confirmer qu'il ne compte pas revenir "dans la vie politique partisane".

Mélanie Rostagnat