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Hollande dit avoir vu venir la crise des gilets jaunes: "je savais que la question des carburants était inflammable"

À Sciences Po, lors d'une conférence, l'ancien chef d'État socialiste s'est targué d'avoir senti venir la crise des gilets jaunes. François Hollande a déclaré qu'il savait "qu'il fallait faire attention", "et non pas faire la leçon".

L'ancien président de la République François Hollande a donné une conférence devant une salle pleine d'étudiants ce mercredi à Sciences Po Paris, au cours de laquelle il a longuement évoqué la crise des gilets jaunes.

"Les mouvements sociaux, c'est toujours imprévisible", a considéré l'ancien président, avant de se targuer d'avoir vu venir la crise sociale qui agite la France depuis plus de trois mois, et pour laquelle il a répété prendre "une part de responsabilité".

"Rien de pire que de se faire donner la leçon"

"En tant que président, je savais dès le début de mon mandat que la question des carburants était très très sensible (...), qu'elle pouvait être inflammable", se souvient l'ancien chef de l'État. "Le prix des carburants avait atteint des sommets historiques, j'en ai vu les conséquences, y compris sur ma popularité. C’est assez indexé ... Plus les prix montent, plus vous descendez", a-t-il ironisé, provoquant les rires de son auditoire.

"Je savais qu'il fallait faire attention, reconnaître que ce sujet existait, et non pas faire la leçon, car il n'y a rien de pire pour un citoyen que de se faire donner la leçon", s'est encore épanché l'ancien président, comme un tacle à son successeur, à qui il est souvent reproché d'être donneur de leçons

Les référendums, "une drôle d'idée"

À l'approche des élections européennes, François Hollande n'a pas manqué non plus de critiquer les partis tentés de récupérer politiquement le mouvement social et d'utiliser le nom des gilets jaunes pour faire campagne.

"La question, pour les partis, ça n’est pas de mettre des personnes gilets jaunes dans leurs listes", a affirmé François Hollande. "Ce qu’on attend d'eux, notamment dans ce grand débat, c’est des propositions. J’espère que les partis vont en faire". 

Puis s'appuyant sur l'exemple du Brexit, François Hollande a ensuite réitéré son opposition aux référendums, estimant "ce sont des drôles d'idées que de faire des référendums, soit dit-en passant. Parce qu'il y a quand même des conséquences à cela...", a-t-il ajouté, en référence aux difficiles négociations entre l'UE et le Royaume-Uni. 

L'ancien président socialiste a également estimé avoir "l'impression que la question des 75% (d'imposition sur les grosses fortunes) (revenait) dans le débat public", sans pour autant vouloir "intervenir dans le grand débat aujourd'hui".

Jeanne Bulant