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Politique

2017: les frondeurs en quête d'une stratégie face à Hollande

Y aura-t-il un candidat unique des frondeurs à la primaire de janvier en vue de la prochaine présidentielle? Rien n'est moins sûr, à en juger par le ton des débats qui se sont tenus à l'université d'été de l'aile gauche du PS, ce week-end à La Rochelle.

Doivent-ils, pourront-ils présenter un candidat unique à la primaire de janvier 2017 initiée par le PS? La question a agité ce week-end les débats des frondeurs à La Rochelle, sans trouver pour l'heure sa réponse.

Sur la "photo de famille" prise dimanche, au terme de l'université d'été de ceux qui ont soutenu la motion B du congrès de Poitiers ("À gauche pour gagner") figuraient pas moins de quatre candidats à la présidentielle.

Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann, qui comptent participer à la primaire PS, mais aussi Gérard Filoche, candidat à une hypothétique "primaire de toute la gauche", et Arnaud Montebourg, qui participera à la primaire si elle est "loyale", ont tous déjà levé le voile sur leurs ambitions pour 2017.

Image de division

Une image de division qui fait désordre, alors même que les frondeurs n'ont cessé ce week-end d'appeler à la désignation d'un candidat unique à gauche, via une primaire de "toute la gauche et des écologistes".

Le Premier ministre Manuel Valls a jugé "puérile, irresponsable" la division de la gauche compte tenu des "enjeux", critiquant "le seul but à la Fête de l'Humanité ou à la Rochelle (...) d'empêcher François Hollande d'être candidat ou de le battre à la primaire".

"Finissons avec ce narcissisme des petites différences", a renchéri l'ancien ministre Pierre Moscovici, jugeant Arnaud Montebourg et Benoît Hamon "co-responsables du bilan" du quinquennat.

Christian Paul en appelle à la "volonté collective"

Le chef de file des frondeurs, Christian Paul, a appelé chacun à la "responsabilité" dans son discours de clôture.

"Mes amis, je crois savoir ce que vous voulez (...) Ce que vous voulez, c'est plus d'unité, beaucoup plus d'unité dans ce moment (...) Pour gagner la primaire, bâtir une alternance à gauche, il faut une volonté collective sans faille", a déclaré le député de la Nièvre devant quelque 400 personnes.

"Notre direction a proposé en juillet d''aller, par étapes, vers une candidature unique'. Cela engage chacun et chacune d'entre nous", a-t-il souligné.

Candidature unique ou stratégie du râteau

Interrogé par l'AFP, Christian Paul a considéré qu'il "serait mieux, beaucoup mieux" qu'un tel rassemblement intervienne avant le premier tour de la primaire, le 22 janvier.

Point de vue partagé par l'équipe Montebourg, mieux classé que ses camarades dans les sondages. "Les gens que nous croisons nous disent qu'on renvoie une image de confusion! (...) Nous avons intérêt à être sérieux, à nous regrouper, à converger le plus vite possible", a plaidé ainsi Laurent Baumel.

Un autre responsable, proche de Marie-Noëlle Lienemann, a esquissé deux options: candidature unique dès le premier tour ou "stratégie du râteau", où les voix du mieux placé s'additionnent au second tour à celles du ou des challengers. "Le contexte pousse plutôt à l'union", a-t-il jugé.

Montebourg et Hamon affichent leur divergences

Mais l'ancien ministre de l'Éducation, Benoît Hamon, a priori concurrent le plus sérieux d'Arnaud Montebourg, ne l'entend pas ainsi. "Nous avons une multitude de débats à trancher, sur le rapport à la croissance, sur la question européenne. On a besoin que le juge de paix soit le peuple de gauche!", a dit ce député des Yvelines à la presse. "La candidature unique, c'est une question de courant. On ne se bat pas pour la survie du courant", a taclé son entourage.

Lors des débats dimanche, les deux anciens ministres n'ont pas caché leurs divergences de fond. "La croissance, ce n'est pas un vilain mot (...) la nécessité de la croissance est conforme à notre intérêt démographique, économique, politique", a expliqué Arnaud Montebourg. "Je ne suis pas d'accord avec ce qu'a dit Arnaud sur la croissance", a répondu un peu plus tard Benoît Hamon.

Ce qui n'empêche pas l'ancien ministre de l'Économie, chantre du "Made in France", de continuer à espérer. "Ce qui nous rassemble a beaucoup plus de force que ce qui pourrait nous diviser", a-t-il estimé en conclusion de son intervention.

la rédaction avec AFP