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A la Rochelle, les frondeurs appellent à une "grande primaire de toute la gauche"

Benoît Hamon, lors de l'édition 2015 de l'université d'été des frondeurs.

Benoît Hamon, lors de l'édition 2015 de l'université d'été des frondeurs. - Xavier Leoty - AFP

Réunis à la Rochelle, ce week-end, pour leur université d'été, les frondeurs PS ont appelé à l'organisation d'une "grande primaire de toute la gauche et des écologistes" en vue de la présidentielle de 2017.

Les frondeurs, réunis ce week-end à La Rochelle (Charente-Maritime) pour leur université d'été, ont appelé ce samedi à une "grande primaire de toute la gauche et des écologistes" malgré le refus d'ores et déjà opposé à une telle initiative par le PCF, EELV et Jean-Luc Mélenchon.

"Prémunir contre l'immense défaite annoncée"

Les responsables de la motion B ("A gauche pour gagner") ont approuvé cet appel adressé à "toutes les forces politiques de gauche sans exception".

"Seule une grande primaire de toute la gauche et des écologistes peut garantir l'espoir d'une alternative crédible et prémunir contre l'immense défaite annoncée", écrivent-ils. "Car tout l'indique désormais: si rien ne change, la gauche française sera effacée de l'élection présidentielle, absente du second tour. Nous devons briser cette fatalité", poursuivent-ils.

"Nous ne devons pas craindre la primaire", assurent les auteurs de cet appel affirmant pour leur part la "prépar(er) en allant, par étapes, vers une candidature unique".

"Esprit de responsabilité"

Plusieurs membres de la motion B sont d'ores et déjà candidats à la primaire que le PS a décidé d'organiser avec ses partenaires de la Belle Alliance populaire: Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann. Candidat à la présidentielle, Arnaud Montebourg n'a pas encore dit s'il serait candidat à la primaire, mais "il va le faire", selon un de ses proches. Gérard Filoche, membre du bureau national du PS, est quant à lui candidat à une primaire "de toute la gauche et des écologistes".

"L'esprit de responsabilité doit conduire au rassemblement, pas à une unité éphémère. La primaire le rend possible. A nous de rendre ce rassemblement désirable !", conclut le texte de la motion B.

"C'est un principe d'efficacité. Il faut être lucide, si nous partons séparés à l'élection présidentielle, aucun d'entre nous, je dis bien aucun, quelle que soit sa légitimité, ou quelles que soient ses idées, ne sera au second tour", a justifié Benoît Hamon, invité de BFMTV samedi soir. "La primaire de toute la gauche, c'est le fait de dire au peuple de gauche, 'vous êtes le juge de paix', celui qui décide, c'est l'appel à la démocratie plutôt qu'aux petites combines d'appareil", a-t-il ajouté. 

Avis divergents

L'idée d'une primaire de toute la gauche et des écologistes avait été mise sur la table en janvier par des personnalités de la société civile et des écologistes. Immédiatement rejetée par Jean-Luc Mélenchon, elle a aussi été écartée par EELV et le PCF lors de leur congrès respectif. Mais les responsables de la motion B veulent croire que les cartes peuvent encore être rebattues, alors que les derniers sondages prédisent l'élimination de la gauche dès le premier tour de l'élection présidentielle, quel que soit le candidat de la droite.

Du côté du PCF, on continue à pousser l'idée d'une candidature unique de la gauche hostile à François Hollande, mais sans passer par une primaire qui pourrait aboutir à sa désignation. EELV promet pour sa part qu'il présentera un candidat écologiste au premier tour de la présidentielle, et a prévu d'organiser une primaire pour le désigner.

A.S. avec AFP