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Police-Justice

Toulouse, Lille, Lyon... Des tensions éclatent dans plusieurs villes après la mort de Nahel

Un jour après la mort de Nahel, tué par un tir de police à Nanterre, des incidents se sont produits dans plusieurs villes de France, alors que la situation s'est apaisée en région parisienne.

Alors que la situation est beaucoup plus calme que mardi soir à Nanterre, après la mort de Nahel, tué par un tir de police lors d'un contrôle, la tension est montée dans plusieurs villes de France.

Les autorités s'attendaient à une potentielle dégradation de la situation après une première nuit de violences urbaines durant laquelle 31 personnes ont été interpellées en France, 24 membres des forces de l'ordre blessés légèrement et une quarantaine de voitures brûlées.

Plusieurs départs de feu à Toulouse

Ce mercredi en début de soirée, dans le quartier du Mirail à Toulouse, une centaine d'individus a jeté de projectiles sur les forces de l'ordre. Plusieurs vidéos de départs de feu ont d'ailleurs été relayées sur les réseaux sociaux, notamment dans le quartier de la Reynerie. D'après une source policière à BFMTV, des interpellations ont été effectuées et une unité de force mobile a été envoyée en renfort.

Selon Didier Martinez, secrétaire régional du syndicat Unité SGP-Police, sur BFMTV, "beaucoup de jeunes veulent en découdre avec les forces de l'ordre" et ont "caillassé" des pompiers en intervention.

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, en a appelé à "la responsabilité de chacun". "Nous souhaitons tous que la lumière soit faite sur les circonstances du décès du jeune Nahel, mais laisser prise à la violence et attiser les colères, qui plus est dans cette période de forte tension ambiante, ne permettra jamais de faire apparaître la vérité", a communiqué l'élu.

À Nantes, une centaine de personnes s'est réunie vers 18h devant le commissariat central aux cris de "Justice pour Nahel".

Plus au nord, à Lille, une centaine de manifestants également s'est rassemblée devant la préfecture contre "les crimes de la police". Le cortège s'est ensuite dirigé vers le quartier de Wazemmes. En marge de celui-ci, des affrontements ont éclaté. Certaines vidéos font état de jets de gaz lacrymogène.

Le climat s'est également envenimé à Lyon, dans le quartier de la Duchère. Des tirs de mortiers et des incendies ont pu être constatés par les habitants, tout comme à Dijon. Le réseau de transport lyonnais a annoncé sur son compte Twitter que des "incivilités" dans le 9e arrondissement étaient à l'origine de la fermeture partielle de certaines lignes.

Un commissariat niçois visé

D'autres incidents ont été relevés à Nice où un commissariat et des véhicules de police ont été visés par des tirs de mortiers, a appris BFM Nice Côte d'Azur de source policière.

"Je veux condamner avec une extrême fermeté les tirs de mortier en direction du commissariat Saint Augustin aux Moulins ce soir qui n’ont heureusement pas fait de dégâts. Ceux qui encouragent ces casseurs sont des irresponsables", a tweeté le maire de la ville Christian Estrosi.

En Essonne, entre Viry-Châtillon et Grigny, une trentaine de personnes a stoppé un bus vers 20h50 et demandé au chauffeur de placer le bus au milieu du carrefour afin d'y mettre le feu, a appris BFMTV de source policière. Les usagers ont quitté le bus d'eux-mêmes, sans qu'aucun blessé ne soit à déplorer. L'incident a provoqué l'interruption de lignes.

Mort de Nahel tué par un policier: cette vidéo qui change tout
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Invité à réagir sur BFMTV, le maire de Viry-Chatillon Jean-Marie Vilain a déclaré qu'aux alentours de 22h30 l'incendie était circoncrit, tout comme des feux de poubelles. Une dizaine de camions de CRS a également été appelée en renfort pour sécuriser la ville.

Retour au calme à Nanterre

Du côté de Nanterre, qui a cristallisé les tensions mardi soir, le calme est presque revenu par rapport à la veille à la même heure, a confirmé Patrick Jarry, le maire de Nanterre sur BFMTV. Quelques tensions ont été observées dans l'après-midi dans le quartier du Vieux-Pont où des habitants ont tenté d'ériger des barricades.

Mais, à partir de 23h, la situation a quelque peu évolué avec de nombreux tirs de mortiers dans la ville.

Gérald Darmanin avait annoncé la mobilisation pour la soirée de mercredi de 2000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne, 800 de plus que la nuit passée.

"La mobilisation des forces de l'ordre sera renforcée partout dans le département" des Hauts-de-Seine, avait également fait savoir le préfet, Laurent Hottiaux, appelant à l'"apaisement" et à un "retour au calme".

Théo Putavy avec AFP