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Terrorisme

Terrorisme: Coulibaly avait été repéré par le renseignement américain

Amedy Coulibaly, dans une vidéo de propagande diffusée après sa mort, ce week-end.

Amedy Coulibaly, dans une vidéo de propagande diffusée après sa mort, ce week-end. - TV - AFP

Amedy Coulibaly, abattu par les forces du Raid vendredi dernier, figurait sur la liste des terroristes connus ou potentiels aux Etats-Unis. En France, le renseignement ne l'avait pas identifié comme islamiste radical.

Jusqu'à sa mort vendredi dernier dans l'assaut du Raid à Vincennes, Amedy Coulibaly aura réussi à échapper au radar du renseignement français, qui le considérait comme un simple délinquant de droit commun. Pourtant, aux Etats-Unis, l'homme, âgé de 32 ans, figurait "depuis un moment" sur la liste des terroristes soupçonnés ou connus à surveiller, révèle CNN

La chaîne d'informations précise que le jihadiste était référencé sur la liste TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment), qui comprend plus d'un million de noms, américains et étrangers.

Condamné mais pas "fiché"

S'il n'était pas connu du renseignement français, Amedy Coulibaly était en revanche bien connu de la justice. Entre 2000 et 2014, il avait été incarcéré à cinq reprises. Des périodes de détention durant lesquelles "il a eu un comportement que l'on peut qualifier d'exemplaire", a témoigné le porte-parole de la Chancellerie, Pierre Rancé.

Lors de son ultime procès, à la fin de l'année 2013, Amedy Coulibaly avait été condamné à cinq ans de prison (dont quatre qu'il avait déjà effectué en préventive, ndlr) pour avoir tenté de faire évader de prison Smaïn Ait Ali Belkacem, figure de l'islamisme radical, incarcéré à perpétuité pour l'attentat du RER Musée-d'Orsay en 1995 à Paris. Pourtant, ce rapprochement avec ce terroriste ne lui avait pas valu d'être "fiché" comme radical religieux, note Le Monde

Des écoutes jamais jugées probantes

Même interrogation du côté de la surveillance des frères Kouachi, avec qui Amedy Coulibaly affirme avoir agi en coordination, et qui sont à l'origine de la tuerie de Charlie Hebdo. Les deux frères ont bien été placés sous la surveillance de la DGSI entre novembre 2011 et fin 2013 pour l'un, juin 2014 pour l'autre. Une décision prise après le retour des deux hommes du Yémen, où ils ont été formés durant quelques jours au maniement des armes, dans un camp d'entraînement islamiste. Mais jamais aucun élément probant lors de ces écoutes n'a permis d'identifier de quelconques planifications d'attentats.

Or, comme le veut l'article 100 du Code pénal, la mise sous écoute d'un suspect ne peut être décidée que par un juge, et la décision doit être renouvelée tous les quatre mois. Las, en juin dernier, soit quelques mois avant les attentats à Paris, les enquêteurs ont décidé de ne plus écouter les frères, qu'ils pensaient revenus à des petits faits de délinquance et de contrefaçon. Aux Etats-Unis, les deux hommes restaient néanmoins eux aussi inscrits sur la liste noire du terrorisme. Comme Amedy Coulibaly.