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Terrorisme

Musée juif de Bruxelles: Mehdi Nemmouche nie être l'auteur de la tuerie

Mehdi Nemmouche a nié être l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles.

Mehdi Nemmouche a nié être l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles. - Benoit Peyrucq - AFP

Mehdi Nemmouche a nié ce mardi être l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles. Sa défense parle d'une fausse attaque terroriste menée par les services de renseignements israéliens pour éliminer deux de leurs anciens agents.

En ce cinquième jour de débats au procès Nemmouche, la parole était à la défense. Le principal accusé de la tuerie du musée juif de Bruxelles, lors de laquelle quatre personnes ont perdu la vie en 2014, s'est exprimé brièvement pour clamer son innocence. Calmement et sans agressivité, Mehdi Nemmouche a ensuite refusé de parler davantage. "Je vous fais savoir à vous et aux jurés, respectueusement, que dans un premier temps, je ne m'exprimerai pas", a-t-il lancé d'une voix posée.

Mehdi Nemmouche, qui a concédé avoir été en possession des armes utilisées pendant la tuerie, un revolver de type "P38 spécial", armes qu'il dit avoir volée, estime que la cour a "expurgé" les témoins à décharge de la liste des personnes appelées à être auditionnées. "En conséquence, je suis pas en mesure de me défendre convenablement. Toutes les personnes qui auraient pu venir ici en apportant un autre son de cloche et une lecture du dossier aux antipodes de celle de messieurs les procureurs fédéraux ont été refusées", a-t-il développé, préférant laisser ses "conseils s'exprimer" à sa place.

La tuerie, "une exécution" cachée

Si le Français de 33 ans, jugé depuis le 9 janvier, n'a pas souhaité en dire plus, ses avocats ont exposé leurs arguments pour tenter de faire reconnaître l'innocence de leur client, arrêté 4 jours après la tuerie du musée juif de Bruxelles en possession de plusieurs armes, dont l'une ayant servi à l'attaque. Une attaque qui selon eux a été orchestrée par les services de renseignements israéliens, le Mossad, afin d'éliminer deux de leurs agents, le couple de touristes tué ce jour-là. La défense s'appuie, entre autres, sur une capture des images de vidéosurveillance du musée, sur laquelle on reconnaît Mehdi Nemmouche sur les lieux de la tuerie, affirmant qu'il s'agissait d'une "photo truquée".

La défense a également souligné que l'ADN ou les empreintes de Mehdi Nemmouche n'a pas été retrouvé sur la poignée de la porte d'entrée du musée, pourtant "fortement et violemment" saisie par le tueur d'après les images. Et d'en déduire qu'"il n'est donc pas le tueur", a affirmé Me Henri Laquay, "il a été piégé". Idem pour la détente de l'une des armes qui a servi lors de la tuerie, sur laquelle il n'a pas été retrouvé l'ADN de l'accusé. Autre élément de nature à disculper l'accusé selon sa défense: il n'a opposé "aucune résistance" lors de son arrestation le 30 mai 2014 à la gare routière de Marseille, et ce alors qu'il était en possession, notamment, d'une Kalachnikov.

A la recherche d'armes en 2014

L'accusation peut s'appuyer sur les analyses qui ont permis de retrouver l'ADN de Mehdi Nemmouche sur la Kalachnikov découverte sur lui au moment de son interpellation. L'enquête a démontré que cette arme ainsi que le revolver de calibre 38 ont servi lors des tirs au musée juif de Bruxelles. Les empreintes digitales de l'accusé ont été retrouvées sur ce revolver, selon l'acte d'accusation. A cela s'ajoute des vidéos retrouvées dans l'ordinateur de Mehdi Nemmouche, parmi lesquelles figurent des vidéos de revendication de la tuerie. 

Mehdi Nemmouche, qui encourt la prison à vie, est accusé d'avoir tué de sang-froid en moins d'une minute et demie un couple de touristes israéliens, dont une femme fonctionnaire du gouvernement israélien, une bénévole française et un jeune employé belge du musée. Son co-accusé, Nacer Bendrer, a pour la première fois devant le tribunal reconnu s'être rendu à Bruxelles en avril 2014 pour y rencontrer Nemmouche, qui lui a alors demandé une Kalachnikov. Ce dernier est soupçonné d'avoir été à cette époque en pleins préparatifs de l'attentat.

Justine Chevalier avec Rym Bey