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Terrorisme

Clarissa Jean-Philippe, policière tuée à Montrouge, "tombée en martyr"

Les proches de Clarissa Jean-Philippe, mardi, lors de l'hommage national qui lui a été rendu à la Préfecture de police de Paris.

Les proches de Clarissa Jean-Philippe, mardi, lors de l'hommage national qui lui a été rendu à la Préfecture de police de Paris. - Patrick Kovarik - AFP

Le président de la République a rendu mardi un vibrant hommage à Clarissa Jean-Philippe, abattue à Montrouge par  Amedy Coulibaly. La famille de la jeune policière municipale est anéantie de douleur.

Les cheveux ramassés, le regard doux et un léger sourire sur les lèvres: c'est l'image qui restera de Clarissa Jean-Philippe, dont le portrait photo hante les médias depuis sa mort, jeudi dernier à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. La jeune femme âgée de 26 ans a été tuée par un tireur, qui a pris la fuite immédiatement après les faits.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le tueur n'est autre qu'Amedy Coulibaly, qui a pris une vingtaine de personnes en otage et exécuté quatre d'entre eux le lendemain, dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, à Paris. L'homme a revendiqué le meurtre de la policière à Montrouge dans une vidéo diffusée après sa mort par un ou plusieurs complice(s).

"Pourvu que ce ne soit pas ma petite"

Ce jeudi, il était 8 heures du matin à peine passés, quand Clarissa Jean-Philippe et son coéquipier, tous deux policiers municipaux à Montrouge, arrivent sur un banal accident de la circulation, sur l'avenue Pierre-Brossolette. Là, des témoins raconteront avoir entendu trois coups de feu. Touchée alors qu'elle tournait le dos au tireur, Clarissa Jean-Philippe s'effondre, tout comme un agent de la voirie, toujours hospitalisé à l'heure actuelle. Clarissa ne survivra pas à ses blessures. Peu après 10h30, les autorités confirment son décès.

"Quand j'ai entendu l'information jeudi matin à la télévision, je me suis dit: 'pourvu que ce ne soit pas ma petite Clarissa'", a confié avec émotion sa grand-mère, Marie-Georges Chéry. Mardi, lors de la cérémonie en hommage aux trois policiers tués, la maman de Clarissa s'est effondrée en larmes quand le chef de l'Etat s'est approché d'elle, lui prodiguant des gestes et des mots de réconfort.

"Son visage nous éclairera pour toujours"

Le chef de l'Etat a ensuite rendu un vibrant hommage à la jeune femme, dans un discours qu'il a écrit seul, jusqu'à tard lundi soir, selon son entourage. Il l'a également faite chevalière de la Légion d'honneur à titre posthume, comme ses deux confrères policiers, tués par les frères Kouachi la veille, lors de la l'attentat contre Charlie Hebdo.

"Clarissa Jean-Philippe était née il y a vingt-six ans en Martinique, à Fort-de-France. Elle avait grandi dans un quartier, le quartier de Derrière-Morne à Sainte-Marie. Elle aimait son quartier, elle aimait son île, elle aimait la France. Elle voulait servir et elle cherchait comment être utile. (...) Comment justifier que l’on puisse tuer lâchement une jeune femme de vingt-six ans, riche de toutes les promesses de la vie, dévouée aux autres?", s'est interrogé le président, rappelant que la jeune femme est "morte en martyr", et que son "visage nous éclairera pour toujours".