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Terrorisme

Montrouge: Amedy Coulibaly visait-il une école juive?

Des policiers sur la scène du crime, à Montrouge, où Clarissa Jean-Philippe a été tuée.

Des policiers sur la scène du crime, à Montrouge, où Clarissa Jean-Philippe a été tuée. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le président François Hollande a indiqué qu'une enquête en cours devra déterminer si Amedy Coulibaly prévoyait de se rendre dans une école juive de Montrouge le jour où la policière Clarissa Jean-Philippe a été tuée.

Clarissa Jean-Philippe a peut-être, sans le savoir, détourné Amedy Coulibaly d'un autre objectif sanglant. Jeudi matin, la jeune policière se trouvait sur les lieux d'un accident de voiture, à Montrouge, quand le terroriste l'aurait abattue d'une balle dans le dos. Or, non loin de là, se trouvait l'école juive Yaguel Yaacov, comme l'a rappelé François Hollande mardi, dans un vibrant hommage rendu à la jeune femme.

"Des vérifications sont en cours"

"Clarissa Jean-Philippe était là pour empêcher un terroriste d'aller plus loin dans sa folie. Vers cette école située à quelques centaines de mètres, qu'elle protégeait de sa présence. L'enquête le dira", a ainsi témoigné le chef de l'Etat, sans donner plus de précisions. Joint par BFMTV, une source judiciaire confirme que "des vérifications sont en cours" pour savoir si Amedy Coulibaly prévoyait de se rendre dans cette école ce jour-là, à l'heure où les élèves arrivent.

D'ores et déjà, une partie de la communauté juive en est convaincue: le terrible scénario de l'école Ozar Hatorah, à Toulouse, cible des balles de Mohamed Merah, allait se reproduire à Yaguel Yaacov. "On a tous pris conscience qu'il était venu pour nous", confie une restauratrice casher au Monde.fr. "S'il n'y avait pas eu cet accident de la route, il y aurait eu un massacre à l'école de Montrouge", estime un fidèle.

Clarissa n'avait que 27 ans

Clarissa Jean-Philippe, 27 ans, était brigadière au sein de la police municipale. La jeune femme s'était installée en région parisienne depuis un an. Elle avait intégré la police municipale après une formation d'agent de sécurité et de sûreté, où elle faisait l'unanimité auprès de ses collègues, qui la décrivent comme "enthousiaste", "motivée", "désireuse de réussir".

Jeudi, peu avant 8 heures, elle avait été appelée avec son co-équipier à se rendre avenue Pierre-Brossolette, à Montrouge. Un banal accident de circulation les attendait. La jeune Martiniquaise ne se doutait alors pas qu'elle croiserait la route d'un criminel. Sa grand-mère, Marie-Georges Chéry, a fait part de son émotion dans les médias. "Quand j'ai entendu l'information jeudi matin à la télévision, je me suis dit: pourvu que ce ne soit pas ma petite Clarissa".

A. G.