Amedy Coulibaly a menacé "d'abattre tous ses otages" en cas d'assaut contre les frères Kouachi

Le procureur de Paris François Molins a fait un point vendredi soir sur les enquêtes de l'attaque contre Charlie Hebdo, la fusillade de Montrouge et les prises d'otages de Paris et de Dammartin vendredi.

Le procureur de Paris, François Molins fait le point sur les enquêtes de l'attaque contre Charlie Hebdo, la fusillade de Montrouge et les prises d'otages de Paris et de Dammartin vendredi. Les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly sont les auteurs présumés de ces attaques. Toutes ces enquêtes seront jointes a annoncé le procureur alors que cinq gardes à vue sont toujours en cours sur les seize dénombrées depuis près de trois jours.

En introduction, François Molins a tenu à saluer "l'importance exceptionnelle" du travail des enquêteurs ayant permis d'identifier rapidement ces hommes mais aussi des équipes d'intervention. 

> Saïd et Chérif Kouachi

Saïd Kouachi "n'a jamais été entendu ni condamné dans des enquêtes" contrairement à son frère Chérif, condamné dans l'affaire de la filière jihadiste du 19e arrondissement de Paris en 2008, a expliqué le procureur de Paris avant de "confirmer un séjour au Yémen" pour le second. D'ailleurs, François Molins a regretté la diffusion par les médias de leurs identités mercredi soir.

Saïd Kouachi a été "légèrement blessé au cou" par un tir de riposte d'un gendarme dès vendredi matin lors d'un échange de tirs avec un gendarme.

Chérif et Saïd Kouachi ont tous les deux été tués lors de l'assaut des forces de l'ordre, a confirmé François Molins, expliquant aussi que les frères "ont ouvert le feu".

Outre des fusils d'assaut, les deux frères Kouachi disposaient d'un "lance-roquette avec une roquette engagée" et l'un des frères portait une grenade sur lui.

L'épouse de Chérif Kouachi a confirmé au cours de sa garde à vue que son mari connaissait Amedy Coulibaly.

Mercredi dans la voiture a été retrouvée "la pièce d'identité de Saïd Kouachi", a confirmé François Molins, détaillant aussi qu'avaient été trouvés "un drapeau di jihad islamique utilisé par EI comme par AQPA, dix cocktails molotovs, dont un avec une empreinte de Chérif Kouachi, un pare-soleil marqué "police" et des chargeurs pour kalachnikov".

> Amedy Coulibaly

De son côté, Amedy Coulibaly, proche des frères Kouachi, a été formellement identifié par son ADN retrouvé sur une cagoule perdue sur les lieux d'une fusillade jeudi à Montrouge, dans laquelle une policière municipale avait été tuée. Amedy Coulibaly a par la suite mené vendredi une prise d'otages dans un supermarché casher de l'est de Paris.

Les quatre otages tués l'ont "vraisemblablement" été dès le début de la prise d'otages, a annoncé le procureur de Paris, François Molins, qui a précisé que le magasin avait été piégé d'une une quinzaine de bâtons d'explosif ont été retrouvés. Ces propos confirment ceux tenus par le preneur d'otages lui-même sur BFMTV. "Compte tenu d'une part de l'état des corps et d'autre part des déclarations" d'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages, "aucun otage n'a été tué au cours de l'assaut", a précisé le procureur. 

Amedy Coulibaly a menacé d'abattre tous ses otages en cas d'assaut contre les frères Kouachi à Dammartin. Le magasin casher où a eu lieu la prise d'otages avait été piégé et Amedy Coulibaly disposait d'un large arsenal d'armes lui aussi.

La compagne d'Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, est "toujours recherchée" et avait échangé de nombreux coups de téléphone avec la compagne de Chérif Kouachi. 

S.A. avec AFP