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Police-Justice

Suicide de Lindsay: Marlène Schiappa pointe "un problème de déni" sur le harcèlement scolaire

La secrétaire d'État chargée de l'économie sociale et solidaire et de la vie associative s'est exprimée sur BFMTV sur le récent suicide de Lindsay, collégienne du Pas-de-Calais, harcelée à l'école et sur les réseaux sociaux.

Un phénomène encore "trop méconnu". Invitée de BFMTV ce vendredi soir, Marlène Schiappa a pris la parole sur le suicide de Lindsay 13 ans, qui s'est donné la mort le 12 mai dernier dans le Pas-de-Calais après avoir été victime de harcèlement scolaire.

"Je veux avoir une pensée à la mémoire de la jeune Lindsay et pour sa famille", a tenu à déclarer la secrétaire d'État chargée de l'économie sociale et solidaire et de la vie associative.

La veille, la famille de l'adolescente a annoncé avoir déposé quatre plaintes contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers en charge de l'enquête pour "non assistance à personne en péril" et contre le réseau social Facebook. Quelques heures plus tard, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, a admis "un échec collectif", qualifié de "tragédie pour ses proches, pour l'Éducation nationale et pour le pays".

De son côté, Marlène Schiappa a estimé que le harcèlement scolaire était encore un phénomène "trop méconnu". "C'est un problème de déni, on a tendance à minimiser", a-t-il ajouté.

Schiappa dénonce le cyberharcèlement

Alors la famille de Lindsay pointe d'abord l'inaction de l'équipe enseignante du collège, Marlène Schiappa a surtout voulu insister sur la problématique du cyberharcèlement dont sont victimes les jeunes et moins jeunes.

"On pointe la responsabilité de l'Éducation nationale, mais l'inspection fera toute la lumière sur des défaillances éventuelles. Je vois que sur les réseaux sociaux, quel que soit le bon vouloir ou la bonne volonté de tel ou tel adulte encadrant, vous avez une possibilité de harceler des enfants jour et nuit, et parfois une incompréhension de ce que cela produit", a-t-elle rappelé.

La secrétaire d'État a également pris son exemple personnel. Elle se dit elle aussi victime de cyberharcèlement.

"Je reçois des menaces de mort tous les jours en continu, par centaines", a-t-elle confié.

Pour Pap Ndiaye, les réseaux sociaux "ont leur part de responsabilité" dans la mort de Lindsay. Il faut selon lui les "mettre sous pression de manière plus accentuée".

Dans la foulée de son interview sur BFMTV, le ministre a publié un communiqué dans lequel il a promis d'"inviter à échanger les principaux responsables des réseaux sociaux, en particulier le groupe Meta France (Facebook, Instagram), SnapChat, TikTok et Twitter, en lien avec le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, le ministère de la Justice et le ministère chargé de la Transition numérique et des Télécommunications".

Deux numéros verts dédiés au harcèlement

En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le "3018". Ce numéro est joignable du lundi au samedi de 9h à 20h.

En cas de harcèlement scolaire, le "3020", "NON AU HARCÈLEMENT", est le numéro national à joindre pour les personnes victimes de harcèlement scolaire. Il est accessible du lundi au vendredi, saufs jours fériés, de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h.

Théo Putavy