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Police-Justice

Procès Lelandais: l'accusé décrit comme un "pilleur d'existences" par les avocats des parents de Maëlys

Au treizième jour du procès de l'affaire Maëlys, les avocats du père et de la mère de Maëlys ont évoqué notamment la douleur de leurs clients après la disparition de la petite fille.

Au treizième jour d'audience ce mercredi, les avocats des parties civiles ont plaidé tour à tour au procès de Nordahl Lelandais, décrivant un accusé "lâche" et "psychopathe". Au cours de sa plaidoirie, Me Laurent Boguet, avocat du père de la petite Maëlys, tuée par l'ancien maître chien, a décrit l'accusé comme un "pilleur d'existences".

"Il pille, c'est un pilleur d'existences et puis il s'en va, une fois qu'il s'est servi", clame-t-il à la barre.

De son côté, l'avocat de la mère de Maëlys entame sa plaidoirie en s'adressant à Coline, la grande soeur de la petite fille. Il salue le courage et la dignité qu'elle a eu en s'adressant directement à l'accusé, et l'enjoint à rester forte.

"Regarde cet homme, regarde sa vie qu’il a mise à néant. Il constatera de lui-même qu’il était l’idiot utile des médias et qu’il finira dans les poubelles de l’Histoire!"

Le mobile de l'accusé toujours questionné

Me Martin Vatinel, l'autre avocat du père de Maëlys, tente encore ce mercredi d'interpeller l'accusé sur ses motivations: "Mais on est en droit de s’interroger sur le mobile. Pourquoi enlevez-vous cet enfant?"

"Bien sûr qu’elle a crié! Bien sûr qu’elle a hurlé! Vous avez vu son visage se fissurer! Vous l’avez vu, ce sang. Ce sang qui sera effacé. Vous allez l’abandonner là après cette scène d’une violence inouïe. Elle agonise et vous allez retourner à ce mariage", lance-t-il ensuite à Nordahl Lelandais, racontant les dernières heures de la petite fille.

Il évoque également la souffrance qui pèse, à partir de ce moment-là, sur le père de Maëlys et "tsunami émotionnel" qui s'abat sur lui lorsque le corps de la petite fille est finalement retrouvé.

"Mais elle est où Maëlys?"

Même stratégie du côté de l'avocat de la mère de Maëlys, Maître Fabien Rajon. Dans une plaidoirie très forte, qui joue sur les émotions et l'empathie du public, il s'adresse aux jurés en les invitant à se mettre à la place de sa cliente "en fermant les yeux, pourquoi pas".

"À cet instant, votre fille court un danger mortel. Un regard noir s’est posé sur elle. Quelqu’un qui s’est intéressé à une fillette de 4 ans à peine juste avant, quelqu’un qui a tué un homme. Vous scrutez la piste. Les choses s’accélèrent, votre pouls s’emballe. Et ce type qui a parlé à votre fille, il est où? Lui aussi est introuvable", retrace-t-il.

"Vous êtes saisi par l'effroi. Est-ce de la peur, de l’angoisse? C’est pire. C’est de la terreur! 'Mais elle est où, Maëlys?'", poursuit l'avocat dans ce moment d'une forte intensité.

"Vous n'avez aucune empathie!"

"Que vos mensonges finissent par vous étouffer": les mots forts des parents d'Arthur Noyer ont également retenti à la barre ce mercredi. Maître Fabien Rajon a été missionné par les parents d'Arthur Noyer, première victime de Lelandais, pour lire une lettre devant la Cour d'assises de Grenoble ce mercredi. Par ces lignes, ils interpellent le meurtrier de leur fils, condamné pour ce crime l'an dernier à vingt ans de réclusion.

"Vos 10 mètres carré sont-ils moins vivables que les 2 mètres carré de la tombe d’Arthur? Pour Maëlys, vous avez l’ignominie de dire à votre ex-compagne que s’il elle vous avait répondu ce soir là, il ne se serait rien passé. Vous êtes toujours responsable de rien! Vous n’avez aucune empathie", lit l'avocat.

Cécile et Didier Noyer dénoncent un être "malfaisant et manipulateur". "Que vos mensonges finissent par vous étouffer, que les images de nos enfants, nos victimes vous hantent! Un arbre pourri ne donne pas de bons fruits. Force aux familles pour continuer à écouter cet individu abject", écrivent-ils.

La Cour d'Assises de Grenoble rendra son verdict vendredi. Nordahl Lelandais encourt la réclusion à perpétuité.

Mélanie Bertrand avec Elisa Fernandez