Mort de Nahel: le troisième passager de la voiture donne sa version des faits pour "rétablir la vérité"

À bord du véhicule au moment où Nahel, 17 ans, a été tué par le tir d'un policier mardi à Nanterre, le jeune homme a confié avoir eu "peur" que les policiers le prennent pour cible alors que son "copain" agonisait à côté de lui.

"Je vais vous raconter l'histoire de A à Z." Trois jours après la mort de Nahel, tué par un tir de police à Nanterre, le troisième passager du véhicule a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, que BFMTV a pu authentifier, "pour rétablir la vérité car il y a plein de choses fausses qui tournent".

D'après le jeune homme, qui se rendra lundi à une convocation de la police dans le cadre de l'enquête, les trois "copains" se sont retrouvés mardi à 8h10 à bord d'une Mercedes qui leur avait été prêtée. "On a décidé de faire un tour dans Nanterre. Au bout de quelques minutes, nous nous sommes retrouvés sur la voie de bus sur l'avenue Joliot Curie. Nous étions en train de rouler quand j'ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre", a-t-il confié dans cette vidéo.

Invité sur le plateau de BFMTV mardi, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, avait expliqué que les policiers avaient tenté une première fois de contrôler le véhicule, "qui ne s'est pas arrêté", après avoir commis des infractions au Code de la route.

"Ce véhicule a commis un premier refus d'obtempérer, puis il a été bloqué dans le flot de la circulation où il y a eu une nouvelle tentative de contrôle par les deux policiers", a détaillé Laurent Nuñez.

Selon le troisième passage, après avoir mis les gyrophares, les policiers auraient alors demandé à ce que le véhicule s'arrête, ce que les jeunes ont fait.

Plusieurs "coups de crosse"

Le jeune homme s'est rappelé qu'un premier policier a demandé à Nahel de baisser la fenêtre. "Il lui a dit 'coupe le moteur ou je te shoote'. Il lui a mis un premier coup de crosse. Ensuite le deuxième est arrivé et lui a aussi mis un coup de crosse et s'est placé au niveau du pare-brise face à Nahel", a-t-il confié.

La tension aurait ensuite continué de monter: "De là, le premier policier qui est au niveau de la fenêtre lui braque une arme sur la tempe et lui dit 'bouge pas ou je te mets une balle dans la tête'. Le second policier lui dit 'shoote-le'. Le premier policier lui remet un coup de crosse."

Mort de Nahel tué par un policier: cette vidéo qui change tout

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L'ami de Nahel va une nouvelle fois donner une version qui diffère de celle avancée par la police. D'après Laurent Nuñez, "le conducteur, qui avait d'abord éteint le moteur, a redémarré le véhicule, puis est parti. C'est dans ce contexte que le policier a fait usage de son arme à feu." Selon le jeune homme, ce serait le troisième coup de crosse reçu par Nahel qui lui aurait fait lâcher la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique, ce qui aurait fait avancer la voiture.

"Le second policier qui était au niveau de pare-brise a tiré. Du coup, son pied a enfoncé l'accélérateur. Je l'ai vu agoniser, il tremblait. On a percuté une barrière", a-t-il déclaré.

Le jeune homme a ensuite avoué s'être enfui, sous le choc, craignant lui aussi d'être pris pour cible par un tir des policiers. À bord du véhicule, un autre mineur a été interpellé et placé en garde à vue.

De son côté, le policier qui a tiré a été mis en examen jeudi pour homicide involontaire et placé en détention provisoire.

Théo Putavy