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Police-Justice

Marseille: une trentaine de policiers manifestants convoqués

Malgré les mesures annoncées mercredi par le gouvernement, des rassemblements ont de nouveau eu lieu dans plusieurs villes ce vendredi soir, notamment à Versailles. Mais de moindre ampleur que celles que l'on a pu voir depuis le début du mouvement.

La colère des policiers n'est pas encore éteinte. Malgré les annonces du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve mercredi, de nouveaux rassemblements ont eu lieu vendredi soir dans plusieurs villes. Rien de comparable toutefois avec les manifestations dans des dizaines de villes qui s'étaient succédé depuis le 17 octobre et que personne n'avait vu venir.

En Ile-de-France, un nouveau rassemblement a réuni dans la soirée plus de 400 policiers de toute la région devant le château de Versailles, puis dans les rues de cette ville, selon l'AFP.

"On est venus à Versailles car on a l'impression de vivre en monarchie et que nous, la base, le peuple, on ne nous écoute pas", lâche Guillaume, policier dans les Hauts-de-Seine.

De petits rassemblements ont eu lieu ailleurs. A Paris, il a rassemblé une quarantaine de policiers, selon l'AFP.

Ou une centaine sur la place du palais des Papes à Avignon pour "travailler dans de bonnes conditions et pouvoir rentrer chez nous en vie", selon les mots d'un manifestant avignonnais.

A Marseille, une trentaine de manifestants convoqués

A Marseille, une trentaine de policiers qui avaient manifesté au cours des dernières 24 heures ont été convoqués en début de soirée par leur hiérarchie à la préfecture de police et à la Direction départementale de la sécurité publique.

"Il y a 48 heures le ministre de la Justice a fait des annonces, il s'agit de mesures fortes qui répondent en grande partie aux attentes, et avec un calendrier de mise en place assez serré, on ne comprend donc pas pourquoi les manifestations se poursuivent", a déclaré à l'AFP le préfet de police de Marseille, Laurent Nunez, évoquant un rassemblement vendredi midi et dans la nuit de jeudi à vendredi.

A Marseille, quelque 200 policiers sont venus soutenir leurs collègues convoqués.
A Marseille, quelque 200 policiers sont venus soutenir leurs collègues convoqués. © Capture BFMTV

Soulignant le caractère "illégal" des manifestations qui ont eu lieu dans toute la France depuis le 17 octobre, "avec l'utilisation des voitures de police, des brassards, parfois pendant les heures de service", le préfet de police de Marseille a estimé que ces convocations n'entraîneraient pas "de sanctions". "Il s'agit de fermement rappeler les règles", a poursuivi Laurent Nunez.

Quelques 200 policiers sont venus soutenir leurs collègues convoqués vendredi soir et dénoncer des convocations arbitraires sur la base de plaques minéralogiques lors d'une manifestation jeudi soir. Ils comptent poursuivre leur mouvement toujours en dehors des syndicats.

"C’est juste une pression que l’on nous met pour éteindre notre mouvement", estime David, qui évoque des "effets d'annonce" après les mesures présentées par le gouvernement.

"Ca fait 20 ans que je suis syndiqués, poursuit David. Les syndicats n’ont jamais rien fait pour nous, ils commencent par eux. Entre les informations que l’ont fait remonter hiérarchiquement, quand elles arrivent place Beauvau elles sont déjà filtrées, tronquées et ce n’est plus la réalité que nous connaissons."
Justine Chevalier avec AFP